Manifestations pour la justice raciale suite à la mort de George Floyd lors d'un violent affrontement avec la police dans le Minnesota. Centre de Washington, DC, États-Unis, 3 juin 2020. © Amnesty International (Photo: Alli Jarrar)

Journée mondiale d’action : à Luxembourg aussi, Amnesty International brise le silence sur la répression en Iran

A travers le monde entier, ce samedi 25 juillet sera l’occasion pour les militants des droits de l’homme d’apporter leur soutien à la société civile iranienne soumise à une répression féroce depuis l’élection présidentielle contestée du 12 juin dernier. Amnesty International Luxembourg organise Place Piquet, près du Centre Hamilius, entre 12h et 16h, un stand d’information sur les derniers événements en Iran et sur le travail de longue haleine de l’organisation pour dénoncer, depuis des années, les multiples violations des droits de l’homme dans ce pays. Une coalition d’ONG internationales et locales dont Amnesty International, Human Rights Watch, la FIDH, Reporters sans frontières, Nobel Women’s Initiative, Physicians for Human Rights, Iranian League for Defence of Human Rights et la lauréate iranienne du Prix Nobel de la paix en 2003, Shirin Ebadi, rassemblent leurs forces sous la bannière commune de United4Iran (www.united4Iran.org) pour lancer un appel aux autorités iraniennes, aux Nations unies et à la communauté internationale dans son ensemble. Il s’agit de réclamer que cessent les arrestations arbitraires, le verrouillage des médias, l’usage de la violence contre les manifestants, et de demander la libération inconditionnelle des centaines de prisonniers d’opinion arrêtés ces dernières semaines. Manifestants pacifiques, hauts responsables politiques de l’opposition, étudiants, journalistes, universitaires, avocats, défenseurs des droits de l’homme, ont été appréhendés dans la rue, à leur domicile, sur leur lieu de travail ou même en pleine nuit dans les dortoirs des universités. La coalition dénonce l’utilisation de la violence pour réprimer les manifestations, et le recours à la tristement célèbre milice des Bassidji, cette force paramilitaire en civil rattachée aux Gardiens de la révolution, qui emploie des matraques, des gaz lacrymogènes et même des balles réelles contre les manifestants en grande majorité pacifiques. Les autorités ont fait état de 21 morts depuis le début des troubles, un chiffre à n’en pas douter bien en deçà de la réalité. Car les faits nous échappent désormais, en raison des restrictions draconiennes à la liberté de la presse et à la liberté d’expression en général, depuis le 13 juin. Des dizaines de journalistes sont sous les verrous, souvent sans que l’on connaisse leur lieu de détention, avec le risque bien réel d’être soumis à la torture, une pratique courante dans les prisons iraniennes. L’accès à Internet est bloqué ou systématiquement interrompu depuis les jours qui ont précédé l’élection. Les communications par SMS sont limitées et contrôlées. Les journaux iraniens ont interdiction de publier toute information au sujet des manifestations, pourtant les plus impressionnantes jamais connues depuis la révolution islamique, en 1979. Accusés de provoquer et d’attiser les troubles, les journalistes étrangers n’ont plus le droit de sortir dans la rue et plusieurs reporters ont été expulsés d’Iran ou même incarcérés. Les organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, sont aussi préoccupées par l’implication d’entreprises comme Nokia Siemens Networks dans la fourniture de moyens technologiques au gouvernement iranien qui lui permettent de surveiller, de contrôler et d’intercepter des communications privées et d’empêcher ainsi la libre circulation des informations, dans le pays comme avec l’extérieur. En collaboration avec nos amis iraniens du Luxembourg, profondément inquiets de l’aggravation dramatique de la situation des droits de l’homme dans leur pays, Amnesty International Luxembourg s’attachera ce samedi 25 juillet à rendre visible ce que le pouvoir iranien s’efforce de dissimuler au prix de terribles violations des droits de ses citoyens.