En réaction à la peine de fustigation infligée le 20 avril à plusieurs personnes, notamment à des couples non mariés, punis pour des marques d’affection en public, et à deux travailleuses du sexe, dans la province de l’Aceh, Usman Hamid, directeur d’Amnesty International Indonésie, a déclaré :
« La peine de bastonnade est un châtiment inhumain et dégradant, pouvant constituer un acte de torture, qui ne devrait jamais être infligé, en aucune circonstance. La décision des autorités de l’Aceh d’infliger ce châtiment devant des centaines de spectateurs à des couples non mariés, dont le seul " crime " est d’avoir montré des marques d’affection en public, est des plus cruels.
« Depuis janvier 2018, 47 personnes au total ont été soumises à ce châtiment en public en Aceh, et la liste continue de s’allonger. L’administration de cette province doit supprimer sans délai ce châtiment de sa législation.
« Il est temps également que la communauté internationale fasse pression sur l’Indonésie pour qu’elle façonne un environnement plus sûr pour les habitants de l’Aceh. La situation risque de se détériorer rapidement, sauf si l’administration locale est incitée à s’acquitter de ses obligations afin de respecter véritablement les droits humains. »
Complément d’information
Huit personnes, cinq femmes et trois hommes, ont reçu entre 11 et 22 coups de bâton le 20 avril à Banda Aceh, capitale de la province de l’Aceh, pour « marques d’affection en public » et « prostitution ».
Amnesty International Indonésie a recensé au total, en 2018, 47 personnes fustigées pour divers « crimes » dans la province de l’Aceh, où la loi de la charia est appliquée.
L’administration de la ville de Banda Aceh a choisi de procéder à la fustigation en public, malgré une décision récente du gouverneur de l’Aceh imposant d’exécuter cette peine en intérieur, loin des regards. Le gouverneur a déclaré aux médias que cette décision avait été prise pour éviter de dissuader les investisseurs d’implanter leurs activités en Aceh.
Des séances de fustigation se déroulent régulièrement dans des lieux publics et attirent les foules, si bien que des gens prennent des photos et des vidéos, ce qui peut encore accroître l’humiliation et la souffrance à long terme des personnes soumises à ce châtiment.