Marche pour les droits de l'homme à Bangalore, en Inde, le 10 décembre 2018. #AbkibaarManavAdhikar. Des membres et des sympathisants d'Amnesty International défilent dans le centre de Bangalore pour marquer la Journée internationale des droits de l'homme le 10 décembre 2018 © AI India

Gel des comptes bancaires d’Amnesty International Inde

Réagissant au gel des comptes bancaires d’Amnesty International Inde par la Direction de l’application de la loi, une agence du gouvernement indien enquêtant sur les infractions à caractère financier, Julie Verhaar, secrétaire générale adjointe d’Amnesty International, a déclaré :

« Cette mesure odieuse et inacceptable décidée par le gouvernement indien nous contraints à stopper pour l’instant le travail essentiel de défense des droits humains accompli par Amnesty International Inde. Cela ne marque cependant pas la fin de notre engagement en faveur des droits humains en Inde et de notre participation à la lutte pour la défense de ces droits dans le pays. Nous allons nous efforcer de façon résolue de trouver comment Amnesty International peut continuer à jouer son rôle au sein du mouvement de défense des droits humains en Inde pour les années à venir.

« Le mouvement Amnesty International est très fier du travail indispensable accompli par nos formidables collègues en Inde malgré tous les dangers auxquels ils étaient confrontés, notamment de leurs appels sans équivoque pour le respect de l’obligation de rendre des comptes concernant les agissements des autorités pendant les émeutes à Delhi et dans l’État de Jammu-et-Cachemire, et de leur travail sur la violence liée au genre.  Malheureusement, ce travail d’une importance capitale de défense des victimes s’est heurté aux méthodes brutales dont la société civile indienne pâtit de plus en plus, qui font partie de la politique du gouvernement qui vise à réduire au silence les voix critiques et à alimenter un climat de peur.

« Le personnel d’Amnesty Inde a fait preuve de beaucoup de dignité face à une campagne concertée de diffamation et d’allégations fallacieuses, à des opérations menées par différentes agences d’enquête, à des informations malveillantes fournies à la presse et à des manœuvres d’intimidation, alors qu’il n’existe pas une once de preuve d’agissements répréhensibles. Aucune loi n’a été violée.

« Nous vivons de tristes heures quand un pays de la stature de l’Inde, qui est une puissance mondiale émergente et membre du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qui dispose d’une Constitution qui protège les droits humains et dont les mouvements nationaux de défense de ces droits ont influencé le reste du monde, cherche de façon si éhontée à réduire au silence les personnes qui œuvrent pour la reddition de comptes et la justice. Un grand nombre de nos collègues ont perdu leur travail cette semaine à cause des agissements du gouvernement indien, mais nous allons chercher à continuer de leur apporter notre soutien tout en continuant de demander au gouvernement de mettre un terme à cette répression inadmissible exercée contre celles et ceux qui défendent les droits fondamentaux des Indiennes et des Indiens. »

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