Le gouvernement égyptien doit immédiatement annuler son invitation au président soudanais Omar el Béchir et l’arrêter s’il se rend au Caire, a déclaré Amnesty International vendredi 14 septembre.
Omar el Béchir doit rencontrer le président Mohamed Morsi et d’autres hauts représentants égyptiens, dans le cadre d’une visite de deux jours les 16 et 17 septembre. La Cour pénale internationale (CPI) a décerné deux mandats d’arrêt à l’encontre d’Omar el Béchir pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour. Ces mandats, décernés en 2009 et 2010, l’inculpent pour sa responsabilité individuelle sur la base de 10 chefs d’accusation, notamment le meurtre, l’extermination, le transfert forcé de population, la torture et le viol. « Si l’Égypte accueille le président Omar el Béchir, elle deviendra un refuge pour les auteurs présumés de génocide, a déploré Marek Marczyński, responsable de la recherche, de la stratégie et du travail de campagne pour le programme Justice internationale d’Amnesty International. « Elle doit interdire à Omar el Béchir d’entrer sur son territoire et procéder à son interpellation s’il se présente. » Par le passé, l’Égypte a déjà choisi de faire fi des mandats d’arrêt de la CPI. Elle s’est abstenue d’arrêter Omar el Béchir lors de précédentes visites, notamment en mars 2009, quelques semaines seulement après que la CPI a demandé son arrestation, et en mars 2011, lorsqu’il a rencontré le Conseil militaire alors au pouvoir. Lorsque le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de déférer la situation au Darfour au procureur de la CPI en 2005, il a exhorté tous les États à coopérer pleinement avec la CPI. Bien que l’Égypte ne soit pas partie au Statut de Rome de la CPI, elle ne doit pas oublier que tous les États ont la responsabilité partagée de veiller à ce que les auteurs présumés de génocide et de crimes contre l’humanité fassent l’objet d’investigations. Si les éléments de preuve recevables sont suffisants, les suspects doivent être jugés dans le cadre de procès équitables, sans que la peine de mort ne puisse être requise contre eux. « Dans sa première allocution, le président Mohamed Morsi a déclaré que les valeurs et l’identité de l’Égypte rejoindraient les valeurs humanitaires, particulièrement la liberté et les droits humains. Comment peut-il aujourd’hui serrer la main d’un homme recherché pour génocide ?, s’est interrogé Marek Marczyński. « Amnesty International demande à tous les membres de la communauté internationale de coopérer avec la CPI afin d’exécuter les mandats d’arrêt décernés en relation avec la situation au Soudan. » Lien vers la déclaration de mars 2009 : http://www.amnesty.org.nz/news/egyp….