Deux militantes bosniaques des droits des femmes au Luxembourg

Les 7 et 8 décembre, Amnesty International Luxembourg a le plaisir d’accueillir au Luxembourg deux femmes bosniaques, qui militent depuis des années pour les droits des femmes, victimes de la guerre, en particulier pour les milliers de femmes ayant été victimes des viols systématiques au cours de la guerre de 1992-1995. <dl class= »spip_document_276 spip_documents spip_documents_left » style= »float:left; »><dt></dt></dl> Duska Andric-Ruzicic vit à Zenica en Bosnie-Herzégovine depuis son enfance. Avocate de formation, elle rejoint en avril 1993 l’ONG allemande « Hilfe fuer Kinder in Not » basée à Hanovre. En juin de cette même année, Duska s’engage au sein de l’organisation de femmes Medica-Zenica, créée par Monica Hauser, gynécologue allemande, qui vient en aide aux femmes, victimes et survivantes de la guerre et des viols en leur fournissant un soutien adéquat. Au départ volontaire, Duska travaillera ensuite pendant 14 ans comme responsable d’« INFOTEKA » (un centre de documentation pour femmes faisant partie de Medica-Zenica) et occupera parallèlement les fonctions de présidente de Medica-Zenica de 1999 à 2003. C’est à la fin du mois de mars qu’INFOTEKA devient une ONG indépendante de femmes à part entière, rassemblant des citoyens bénévoles et apolitiques. INFOTEKA, dont les valeurs sont centrées sur les femmes, les principes généraux de non violence, de non discrimination, de droits des femmes et de droits humains en général, a pour premier objectif l’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles de Bosnie-Herzégovine. Pendant plus de 16 ans, l’objectif principal de Duska a été de combattre la violence basée sur le genre, de la prévenir et de lutter contre ses conséquences. Les violences sexuelles, et plus particulièrement le viol comme « arme » de guerre, sont une forme d’humiliation que les femmes doivent affronter tout au long de l’histoire partout dans le monde. La lutte de ces femmes victimes et survivantes, pour casser la violence, surmonter leur traumatisme et les conséquences de cette violence, est la nouvelle motivation principale de Duska, pour qui les groupes de femmes et les activistes doivent être sans cesse à l’affut et constamment dans l’action pour faire pression sur les états de tous les pays du monde pour que des mesures soient prises pour mettre fin au VIH, aux abus d’enfants, à la torture à d’autres atrocités, pour donner à toutes les victimes et survivants un soutien approprié et faire en sorte que les communautés qui se construisent aujourd’hui, soient basées sur le respect, la non violence et la non discrimination. <dl class= »spip_document_277 spip_documents spip_documents_left » style= »float:left; »><dt></dt></dl> Azra Arnautovic travaille pour l’association, Vive Zene (Vive les femmes), basée à Tuzla dont l’un des buts principaux est d’améliorer la santé mentale des personnes ayant été victimes de torture pendant et après la guerre en Bosnie-Herzégovine de 1992-1995. Cette association offre de l’assistance aux victimes de la guerre, en particulier une aide psychosociale et légale. L’association a beaucoup d’expérience dans la prise en charge des femmes ayant été victimes de viol et de torture, et travaille à la réhabilitation des victimes, mais aussi à la préparation et au soutien des témoins qui collaborent avec la justice, dans l’espoir que les responsables des crimes de guerre et contre l’humanité soient jugés et condamnés. Vive Zene travaille également avec des groupes marginalisés, des victimes de la violence domestique ou de genre, des familles et des enfants et fournit à ces personnes une assistance et une protection. En tant que médecin et psychothérapeute de Vive Zene, Azra travaille avec les victimes, dans des sessions individuelles et de groupe. Azra fait également partie de l’équipe d’éducation de Vive Zene et elle se consacre au travail humanitaire, ainsi qu’au développement de l’association Vive Zene et de la communauté locale. Elle est auteur de travaux scientifiques et professionnels, elle participe régulièrement à des congrès internationaux, à des conférences et à des symposiums, où elle présente son travail et celui de Vive Zene. Elle contribue également à l’écriture des livres, articles et publications publiés par Vive Zene. Cette année Vive Zene a organisé une conférence sur la torture. Dans ce cadre Azra a illustré le thème de la torture et le sexe en portant l’exemple de la Bosnie-Herzégovine. .