Une cour d’appel russe a décidé de garder une deuxième membre du groupe punk
Pussy Riot derrière les barreaux. Cette décision confirme à nouveau les glissements dangereux du pays vers une plus grande répression de la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International.
« En deux jours, deux jeunes artistes ont une nouvelle fois été privées de liberté alors qu’elles n’auraient jamais dû être arrêtées en premier lieu », a déclaré Natalia Priloutskaïa, de l’équipe Russie d’Amnesty International.
Vendredi 26 juillet, la Cour suprême de la République de Mordovie a rejeté la demande de libération conditionnelle de Nadejda Tolokonnikova, âgée de 23 ans, car cette dernière refuse d’admettre sa culpabilité pour « hooliganisme » et a été réprimandée par deux fois dans le camp de détention où elle est emprisonnée depuis l’année dernière.
Nadejda Tolokonnikova maintient qu’elle est innocente et dit qu’elle persistera à faire appel de sa condamnation, en s’adressant à la Cour suprême de Russie si nécessaire.
Le 24 juillet, le tribunal régional de Perm avait confirmé une décision antérieure refusant la libération conditionnelle de Maria Alekhina, âgée de 25 ans, une autre Pussy Riot.
Nadejda Tolokonnikova, Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch, trois membres du groupe féminin Pussy Riot, ont été accusées de « hooliganisme motivé par la haine religieuse » après avoir chanté un morceau protestataire dans la principale cathédrale orthodoxe de Moscou, en février 2012. Les trois jeunes femmes ont été ensuite condamnées à deux ans d’emprisonnement dans un camp de détention. Ekaterina Samoutsevitch a ensuite vu sa peine commuée en sursis et a été libérée.
« Ces chanteuses ont été arrêtées uniquement pour avoir exprimé pacifiquement leurs convictions. Amnesty International les considère comme des prisonnières d’opinion. Les autorités russes doivent libérer Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova immédiatement et sans condition, et annuler la condamnation prononcée contre elles et Ekaterina Samoutsevitch », a déclaré Natalia Priloutskaïa.
« Les autorités russes doivent comprendre que les temps ont changé. Il est impossible de supprimer la liberté d’expression et de museler la société civile. La Russie est un acteur majeur de la scène mondiale. Ses autorités doivent respecter les obligations du pays en matière de défense et de promotion des droits humains ».
Plus tôt cette année, les autorités russes ont rejeté les demandes présentées par Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, qui souhaitaient une libération anticipée afin de pouvoir s’occuper de leurs jeunes enfants.
À la veille des audiences en appel de cette semaine, plus de 100 musiciens de renommée internationale et quelque 35 000 militants du monde entier ont appelé à la libération immédiate des membres du groupe Pussy Riot.