Manifestations pour la justice raciale suite à la mort de George Floyd lors d'un violent affrontement avec la police dans le Minnesota. Centre de Washington, DC, États-Unis, 3 juin 2020. © Amnesty International (Photo: Alli Jarrar)

Arabie saoudite. Raif Badawi se trouve toujours derrière les barreaux, un an après avoir été condamné à 1 000 coups de fouet

Un an après la condamnation de Raif Badawi, blogueur saoudien, à 1 000 coups de fouet et 10 ans de prison, Amnesty International se joint à son épouse pour réitérer l’appel en faveur de sa libération immédiate et sans condition.

« Il est vraiment tragique qu’une année se soit écoulée depuis que Raif Badawi a été condamné à cette peine cruelle et injuste. Il est manifestement puni pour avoir osé exercer son droit à la liberté d’expression », a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Interrompre les flagellations en public afin d’échapper aux critiques internationales et d’enterrer le cas de Raif Badawi ne va pas assez loin. Tant que sa peine sera maintenue il restera injustement emprisonné et risquera d’être flagellé, ce qui entache encore davantage le bilan déjà peu réjouissant de l’Arabie saoudite en matière de droits humains. Il est grand temps que sa condamnation soit annulée et que les autorités le libèrent immédiatement et sans condition. »

Ensaf Haidar, l’épouse de Raif Badawi, qui milite inlassablement en faveur de celui-ci, a adressé un appel fervent aux autorités saoudiennes afin qu’elles le relâchent.

« Il y a un an, vous avez condamné mon époux à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet. Il y a quatre mois, vous l’avez flagellé en public comme s’il était un affreux criminel. Exprimer son opinion n’est pas un crime, j’exhorte le roi Salman bin Abdul Aziz Al Saud à libérer mon mari immédiatement et à mettre fin à ses souffrances », a déclaré Ensaf Haidar.

« Je suis extrêmement reconnaissante pour le soutien international dont bénéficie le cas de mon époux, car je suis certaine qu’il l’a protégé contre de nouvelles flagellations supplémentaires, mais je dois ajouter que ce succès, pris seul, est insuffisant. Raif continue à languir en prison, ignorant chaque jour de quoi demain sera fait. Il est temps pour lui d’être libre et de retrouver sa famille. »

Amnesty International exhorte la communauté internationale et en particulier les alliés occidentaux de l’Arabie saoudite à faire pression sur les autorités afin de les inciter à libérer Raif Badawi et les dizaines d’autres prisonniers d’opinion qui sont injustement maintenus en détention dans les geôles du royaume.

Le 9 janvier, Raif Badawi a reçu 50 coups de fouet en public après la prière du vendredi sur une place de Djedda, ce qui a suscité l’indignation de la communauté internationale. Deux semaines d’affilée, la flagellation qui devait suivre a été annulée sur avis médical. Il n’a pas été flagellé depuis lors, et les autorités n’ont pas révélé pourquoi. Il reste en danger.

Raif Badawi a été condamné à 10 ans de prison, 1 000 coups de fouet et une amende d’un montant d’un million de riyals [soit environ 235 000 euros] par le tribunal pénal de Djedda pour avoir créé un forum en ligne de débat public.

Amnesty International l’a adopté comme prisonnier d’opinion et une action mondiale lancée afin de réclamer sa libération a recueilli le soutien de dizaines de milliers de personnes sur tous les continents.

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