Les autorités angolaises doivent libérer immédiatement et sans condition un groupe de militants arrêté à Luanda le 20 juin 2015, a déclaré Amnesty International lundi 22 juin. L’organisation pense que cette arrestation est une manœuvre visant à étouffer les voix dissidentes et réprimer la liberté de réunion pacifique dans le pays.
Plus d’une dizaine de militants ont été arrêtés à Luanda, la capitale de l’Angola, où ils assistaient à une réunion abordant les violations des droits humains et les problèmes de gouvernance sous le régime du président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 36 ans.
« Il s’agit d’une nouvelle tentative des autorités angolaises visant à intimider les personnes ayant une opinion divergente dans le pays. Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition les militants détenus, qui sont des prisonniers d’opinion, et cesser d’intimider les défenseurs des droits humains. » Noel Kututwa, directeur régional adjoint pour l’Afrique australe à Amnesty International
La police a en outre procédé à des perquisitions sans mandat et saisi du matériel informatique au domicile de certaines des personnes qu’elle soupçonnait d’avoir participé à la réunion.
Le ministère de l’Intérieur angolais a depuis publié une déclaration dans laquelle il affirme que les militants arrêtés s’apprêtaient à perturber l’ordre public et la sécurité de la population.
Le journaliste et universitaire angolais Domingos da Cruz, qui allait donner une conférence lors de la réunion du 20 juin, a également été arrêté le lendemain dans une zone rurale du pays.
« En arrêtant des militants qui se réunissaient pacifiquement pour discuter des violations des droits humains et des problèmes de gouvernance, les autorités angolaises portent encore davantage atteinte aux droits fondamentaux dans le pays et réduisent de fait l’espace d’expression des voix dissidentes. Cela est inacceptable. » Noel Kututwa
Complément d’information
La répression de l’opposition n’est pas nouvelle en Angola. En novembre 2014, Amnesty International a publié un rapport intitulé Punishing dissent – Suppression of freedom of association, assembly and expression in Angola, qui décrit comment des Angolais ayant osé défier l’autorité du président José Eduardo dos Santos en demandant le respect de l’obligation de rendre des comptes ont été tués, soumis à une disparition forcée, arrêtés arbitrairement ou torturés par les forces de sécurité.