Amnesty International Luxembourg salue l’adotion de la motion sur les droits humains en Russie

Depuis plusieurs mois, Amnesty International a fait part de son inquiétude croissante concernant la situation des droits humains en Russie. L’organisation est particulièrement inquiète suite à l’adoption de lois de plus en restrictives concernant les libertés d’association et d’expression. « Dans ce contexte, la motion adoptée hier à la Chambre des Députés est une bouffée d’air », déclarait Stan Brabant, directeur d’Amnesty International Luxembourg. La motion incitera désormais le gouvernement luxembourgeois à prioriser les droits humains dans le cadre de ses contacts avec le gouvernement russe. Des développements similaires ont eu lieu dans d’autres pays européens, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas.

La motion adoptée par la Chambre des Députés « invite le Gouvernement à continuer à souligner auprès des autorités de la Fédération de Russie l’attachement du Luxembourg au respect des obligations découlant de l’adhésion au Conseil de l’Europe et à l’OSCE ; à insister auprès de ces mêmes autorités pour qu’elles s’engagent à renforcer l’Etat de droit et notamment l’indépendance de la justice et la liberté d’expression. »

Pour rappel, en juin 2012, les autorités russes ont adopté des règles très restrictives concernant l’organisation de manifestations publiques, prévoyant des amendes exceptionnellement élevées – jusqu’à 24 000 euros. En juin également, la diffamation – dépénalisée depuis quelques mois seulement – a réintégré le Code pénal, sanctionnée d’amendes encore plus lourdes. En novembre 2012, un nouveau texte de loi a été promulgué qui exige que les ONG percevant des fonds étrangers s’enregistrent en tant qu’« agents étrangers ». Cela leur ajoute un fardeau administratif supplémentaire et, surtout, cela risque de générer une mauvaise image de leurs activités en raison de la connotation négative de l’expression « agent étranger » en russe. En novembre 2012 également, a été adoptée une nouvelle définition légale – très large – de la « trahison », qui risque de rendre contraires à la loi certaines activités militantes dans les domaines de la politique et des droits humains.

Par ailleurs, Amnesty International estime que le procès des chanteuses de Pussy Riot était motivé par des considérations politiques et qu’elles avaient été injustement poursuivies pour une action de protestation, qui pouvait certes choquer, mais n’en