Amnesty célèbre ses 50 ans : Assemblée générale de la section luxembourgeoise

L’année 2011 marque le 50ème anniversaire d’Amnesty International. L’assemblée générale d’Amnesty international Luxembourg, qui s’est tenue le 22 mars passé à l’Espace culturel Exit 07, a été l’occasion pour les membres de la section luxembourgeoise d’inaugurer la célébration de cet événement important, de tirer un bilan des 41 ans d’action et de militantisme au Luxembourg et de relever les défis pour le futur.

A occasion exceptionnelle, assemblée générale exceptionnelle. Deux invités internationaux ont honoré Amnesty International Luxembourg avec leur présence : M. Bernard Sintobin, trésorier international d’Amnesty et à ce titre membre du conseil d’administration mondial du mouvement et M. Salvatore Saguès, Chercheur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest depuis près de 20 ans.

Des moments émouvants resteront gravés dans les esprits des personnes présentes, comme l’hommage rendu par M. Robert Altmann, président honoraire d’AI-Luxembourg à Nic Klecker, fondateur de la section luxembourgeoise, décédé en 2009. Le travail de cet homme en faveur des droits humains était inlassable. Etre membre d’Amnesty signifiait pour lui surtout « « un effort de connaissance à faire » qui consiste à se forcer à regarder en face la réalité concentrationnaire du monde, sans préjugés d’aucune sorte, et à « ne pas se payer de mots » ». Lors de la réception du Prix Oppenheimer en 1997 Nic déclara : « Une saine indignation doit être le ressort qui ne cessera de faire agir ceux qui disent non à l’horreur ». Ceci résume bien aussi le mobile secret de sa vie.

L’assemblée générale célébrant les 50 ans d’Amnesty fut une occasion d’en découvrir un peu plus sur l’histoire de ce mouvement et de son implantation au Luxembourg. Grâce au travail de l’historien Dominique du Fays, président de la section pendant 9 ans, l’histoire de la section luxembourgeoise a été retracée et des moments inédits dévoilés. Ainsi, on apprend que le Luxembourg a joué dès le début un rôle important dans la création d’Amnesty International, la première réunion internationale de l’organisation s’étant tenue dans l’arrière salle d’un café à Luxembourg ville.

Un aperçu détaillé du travail effectué en 2010 par la section luxembourgeoise et des projets à venir pour 2011 ont été donnés par sa directrice, Chiara Trombetta. Malgré ses ressources limitées, AI-Luxembourg a montré un fort potentiel d’action en 2010 notamment grâce à l’énorme participation de ses nombreux militants. Un travail important d’éducation aux droits humains ciblant les jeunes a été effectué au Luxembourg, notamment grâce à la conception d’un dossier pédagogique intitulé « En finir avec la pauvreté des femmes. Une approche fondée sur les droits humains » et la réalisation d’ateliers dans les écoles.

Grâce à l’aide d’un groupe de bénévoles, la section a aussi travaillé dans le domaine du droit d’asile. Des juristes bénévoles ont contribué à développer des analyses de la législation luxembourgeoise en matière d’asile et de sa mise en œuvre. Une aide concrète a également été fournie aux demandeurs d’asile et aux personnes en rétention.

L’état financier de la section, présenté par son trésorier Francesco Baraldo est sain. Le seul bémol étant la perte de vitesse de la campagne bougies en 2010, qui a connu une diminution des ventes par rapport aux années précédentes. AI-Luxembourg fait donc appel à tous ses sympathisants, afin qu’ils participent plus activement à la campagne en 2011. Compter sur le soutien financier de ses membres et sympathisant est vital pour Amnesty. L’association ayant fait le choix de ne pas accepter de financement public pour pouvoir garder son impartialité.

Finalement un nouveau conseil d’administration a été élu lors de l’AG. Les membres ont renouvelé leur confiance à Maître Frank Wies, qui reste à la présidence et à Francesco Baraldo, le trésorier. Sophie Farreyrol est la nouvelle Vice-présidente et David Pereira le nouveau Secrétaire-Général.

L’Assemblée générale s’est terminée par une conférence sur le conflit actuel en Côte d’Ivoire suite aux élections présidentielles en novembre 2010, animée par Salvatore Saguès, chercheur d’Amnesty expert de ce dossier. Non seulement une clé d’interprétation du conflit a été donnée au public, mais aussi l’impact de la recherche d’Amnesty sur les avancements dans les droits humains a été clairement montré.

« La recherche d’Amnesty n’est pas un rapport qui pourrit dans une bibliothèque » a déclaré M. Saguès. « Les rapports d’Amnesty font peur aux responsables politiques parce qu’ils sont un instrument de mobilisation et de campagne et donc un instrument de changement ».