Le bombardement de l’hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) en Afghanistan samedi 3 octobre a entraîné des pertes déplorables et doit faire sans délai l’objet d’une enquête impartiale, a déclaré Amnesty International.
L’hôpital chirurgical de MSF à Kunduz, dans le nord de l’Afghanistan, a été touché le 3 octobre au matin par plusieurs frappes aériennes, qui ont tué au moins neuf membres du personnel et un nombre inconnu de patients. Beaucoup sont toujours portés disparus.
On ignore qui est à l’initiative de ce bombardement, mais l’armée des États-Unis a reconnu qu’une frappe aérienne américaine « a pu causer des dommages collatéraux dans un établissement médical situé à proximité ». MSF avait pourtant transmis la semaine dernière à toutes les parties les coordonnées GPS de son hôpital.
« Ce bombardement de l’hôpital de MSF à Kunduz marque un jour sombre pour l’humanitaire. Il est ignoble de penser que des médecins et des soignants ont dû payer de leur vie le fait de tenter de sauver des vies. Les hôpitaux sont des sanctuaires au titre du droit international régissant les conflits, a déclaré Horia Mosadiq, chercheuse sur l’Afghanistan à Amnesty International.
« Nous adressons nos plus sincères condoléances aux membres de MSF qui ont poursuivi leur travail avec courage et altruisme, alors que les combats faisaient rage à Kunduz la semaine dernière.
« Il faut mener une enquête exhaustive, indépendante et transparente sur les circonstances de cette tragédie. L’armée américaine ne doit pas tirer des conclusions hâtives sans commencer par mettre au clair exactement ce qui s’est passé.
« Nous demandons à toutes les parties au conflit de respecter et de protéger le personnel et les structures humanitaires et de prendre le maximum de précautions afin d’épargner les civils pris au piège des affrontements. »