Marc Cascant – Coordinateur collecte de fonds
En quelques mots, peux-tu te présenter ainsi que ton rôle chez Amnesty International Luxembourg ?
Je m’appelle Marc, je suis originaire de Valence mais je vis depuis plus de 12 ans au Luxembourg, le pays qui m’a adopté comme citoyen.
Je suis économiste et spécialisé dans la communication politique, le marketing et la gestion des organisations à but non lucratif. J’ai longtemps exercé en tant que travailleur humanitaire dans différentes missions à travers le monde, ce qui m’a permis de donner plus de valeur à la défense des humains. La question qui me tient à cœur est celle des déplacements humains et des autres conséquences du changement climatique.
Mon rôle est de coordonner la collecte de fonds, c’est-à-dire tous les moyens par lesquels les donateurs·trices peuvent soutenir le travail d’Amnesty International en matière de droits humains, la recherche, la sensibilisation et le lobbying auprès des entreprises et des institutions.
Il convient de rappeler qu’Amnesty International n’accepte pas de dons susceptibles de compromettre son indépendance. C’est pourquoi notre financement repose en grande partie sur un ensemble de dons individuels.
Cela représente un dialogue continu avec les personnes pour les impliquer dans notre mission ou pour gérer leurs dons, leurs données personnelles, pour accompagner les nombreuses personnes qui souhaitent faire un legs en notre nom, pour organiser des événements de collecte de fonds et pour récolter des fonds pour notre travail.
Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans l’aventure Amnesty International Luxembourg ?
Amnesty International est sans aucun doute l’une des organisations de défense des droits humains les plus sérieuses, professionnelles et efficaces.
Le monde est actuellement confronté à un ensemble de défis qui prennent de plus en plus d’importance et qui arrivent à un rythme très rapide : la réduction des libertés civiles et politiques au nom de la sécurité ou des grandes entreprises, le changement climatique, les inégalités sociales ou l’accaparement des richesses sur la base de modèles socio-économiques injustes, la rareté des ressources et les guerres qui y sont liées.
Si je dois choisir une organisation capable de relever ces défis dans leur ensemble, il est clair que je suis au bon endroit.
C’est pourquoi j’invite les lecteur·es à nous soutenir largement, par des dons modestes ou importants (ils s’additionnent tous !) ou en donnant de leur temps en tant que bénévoles ou militant·es. Il appartient à chacun·e d’entre nous de faire respecter les droits humains et tout ce que nous avons acquis au cours de l’histoire
Selon toi, qu’est ce qui résume le mieux l’ambiance au bureau de la section luxembourgeoise ?
Nous sommes très sérieux dans ce que nous faisons, mais pas du tout ennuyeux. Chaque jour, il y a du rire combiné à des défis impensables dans une équipe d’expert·es dans leur domaine qui savent très bien se coordonner malgré le fait qu’ils·elles travaillent toujours sous pression et avec des ressources limitées. J’aime que nous sachions comment nous soutenir mutuellement. J’aime venir travailler tous les jours.
Comment décrierais-tu Amnesty International à une personne qui ne connaît pas du tout l’organisation ?
Nous ne le réalisons pas, mais il y a seulement 75 ans, des droits tels que la sécurité de la personne, la protection contre la discrimination, le droit à la vie, n’étaient pas garantis.
Nombre des lois qui garantissent aujourd’hui votre droit de vous exprimer librement, de manifester, l’égalité femme-homme, avoir un compte bancaire, un logement, un emploi, de faire appel en justice ou de recevoir des soins de santé, voire une éducation, sont directement fondées sur les droits humains. Même notre Constitution au Luxembourg.
Aujourd’hui, nous devons continuer à défendre ces droits, car que ce soit au Luxembourg, en Europe ou dans d’autres endroits éloignés, il existe des menaces claires qui peuvent les faire disparaître. Quelle que soit la géographie, elles sont toutes interconnectées, par exemple les conséquences des violations des droits de l’homme dans la guerre de la Russie contre l’Ukraine.
Amnesty International est là pour empêcher que cela ne se produise, mais pas seulement pour cela. Amnesty International mène également des actions de sensibilisation, d’éducation et de recherche pour faire des droits de l’homme une véritable base de l’harmonie sociale.
Si vous tenez à votre mode de vie actuel, n’oubliez pas qu’Amnesty International contribue de manière décisive à le garantir. C’est pourquoi soutenir Amnesty International, c’est pour vous garantir la tranquillité d’esprit de vivre dans un monde plus juste.
Est-ce qu’il y a un sujet qui te tient particulièrement à cœur ?
De nombreux droits sont actuellement mis à mal. Il y a trois questions sur lesquelles les citoyens devront réfléchir fortement à l’avenir : tout d’abord, la combinaison du changement climatique, de la rareté des ressources (eau, cultures, matières premières, combustibles) et de l’effet de ceux-ci sur le déplacement des personnes et l’augmentation des réfugiés. Deuxièmement, la perte des droits civils et politiques, notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies numériques et biologiques (contrôle numérique, armes biologiques, drones) ou en raison de la vague croissante de fascisme qui balaie le monde, me semble également une question à ne pas oublier. Troisièmement, les droits liés à la famille et à l’identité sexuelle sont une question importante. Enfin, je suis très préoccupé par le modèle de société actuel qui permet des disparités de richesse jamais vues auparavant et qui rend difficile l’accès à l’éducation, aux soins de santé de qualité, ou même l’accès égal à la sécurité, à la justice et à la nourriture pour tous·tes.
Quel moment chez Amnesty t’a marqué ?
J’avais environ 10 ou 12 ans, en 1988. Mes tantes d’Onda (Valencia) se sont réunies un après-midi pour écrire des lettres demandant la grâce d’un groupe de prisonniers condamnés à mort aux États-Unis d’Amérique. J’ai été invité à participer à la session et ce fut, peut-être, ma première expérience avec Amnesty.
Pour finir, souhaites-tu nous partager une petite anecdote ?
En tant que travailleur humanitaire, j’ai eu le privilège d’apprendre à connaître différentes cultures à travers le monde. Ils m’ont appris qu’ils ont tous une importance vitale qui nous rend fiers du chemin parcouru par le monde d’aujourd’hui. Quelles choses précieuses nous avons réalisées lorsque nous sommes ensemble !
Toutes les cultures, tous les pays sont liés entre eux. Cesser de collaborer les uns avec les autres et oublier les atteintes aux droits dans d’autres pays, c’est permettre à la détresse de se rapprocher de nous et à notre évolution en tant que monde de sombrer.
C’est pourquoi je vous invite à vous engager avec nous, vous êtes les bienvenus à Amnesty International !