Chaque jour, des personnes courageuses agissent pour revendiquer et défendre les droits humains, en particulier des plus vulnérables. Sans leur travail, notre monde serait moins juste, moins équitable, moins égalitaire. Mais leur engagement les expose et parfois, il les met en grave danger.
Osons le courage
Pour faire connaître leur rôle et leur besoin de protection, nous avons lancé « Osons le courage », notre campagne mondiale en soutien aux défenseur·e·s des droits humains du monde entier. Nous nous allions au Luxembourg à ces personnes courageuses qui s’expriment et résistent, malgré les attaques, les pressions, les menaces, l’emprisonnement ou les condamnations.
Elles sont enseignant·e·s, étudiant·e·s, agriculteurs·trices, ouvrier·e·s, journalistes, avocat·e·s, professionnel·le·s de santé, des personnes qui ont elles-mêmes vécu des d’atteintes aux droits humains ou leurs proches. Ces personnes défendent les droits fondamentaux dans un cadre professionnel ou à titre bénévole. Elles sont comme vous, vos ami·e·s ou vos proches, et ont décidé de s’engager pour les droits de chacun·e d’entre nous. Les menaces dont elles font l’objet sont des menaces pour nous tous.
Femmes défenseures des droits humains
Les femmes qui se battent pour les droits sont souvent la cible, plus encore que les hommes, d’une répression accrue. Certains gouvernements les calomnient. Ils réduisent les financements des centres de planification familiale, rabaissent les femmes en public, font passer les profits avant l’environnement, ciblent les populations de couleur, suppriment les droits des LGBTI. Lorsque des femmes remettent en question le statu quo, elles sont davantage encore la cible d’insultes. On les qualifie de putains, de sorcières, d’anti-patriotiques. Dans ce paysage empoisonné par les politiques machistes, les femmes qui résistent sont menacées, agressées, violées, voire tuées.
Mais ces femmes se relèvent encore et encore. Elles osent avoir une voix et elles l’utilisent. Elles osent le courage. Elles disent qu’elles font ce que n’importe qui ferait à leur place, qu’elles ne sont pas différentes.
Ces femmes défenseures des droits humains ont lancé les mouvements #MeToo et #TimesUp pour dénoncer et combattre les violences et autres formes d’abus dont les femmes sont la cible. Elles agissent pour la justice sociale, pour que des personnes puissent travailler sans être agressées, que des groupes ne subissent plus le racisme, que la corruption cesse, que des terres soient protégées de la pollution. Elles prennent des risques, pour que nous n’ayons pas à le faire. Malgré tout, elles s’expriment et résistent.
Surveillance
La surveillance de masse et la surveillance ciblée des défenseur·e·s – sur Internet et hors ligne – continuent de se développer à l’échelle mondiale. Leur progression rapide est étayée par les pouvoirs de plus en plus vastes accordés par de nouvelles lois restrictives et par la législation pénale existante, de même que par le perfectionnement et la généralisation des nouvelles technologies. Il est souvent difficile pour les militant·e·s de prouver l’existence de la surveillance, en raison de problèmes techniques ou parce que les pratiques sont clandestines.
Toutefois, même quand le ciblage ne peut être prouvé, le fait de vivre sous la menace constante d’une éventuelle surveillance en raison de ses activités pacifiques peut suffire à constituer une violation des droits humains. Les lois et pratiques en matière de surveillance ont un effet préjudiciable et généralisé sur les populations et les sociétés, poussant les défenseur·e·s s des droits humains à s’autocensurer par peur et à s’abstenir d’exercer leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
Le recours à la menace de surveillance a également des répercussions spécifiques pour les défenseur·e·s des droits humains de différents genres et groupes. Dans certains pays, les défenseur·e·s des droits humains qui se consacrent aux droits des personnes LGBTI s’appuient fortement sur Internet (par exemple, les réseaux sociaux tels que YouTube et Facebook) pour partager et diffuser des informations, en raison des risques spécifiques qu’ils encourent. Par conséquent, quand ces plateformes sont fermées ou quand les risques sont accentués, leur travail devient plus dangereux et difficile.
Ce que demande Amnesty International
Amnesty International appelle les États à :
- Adopter toutes les mesures nécessaires de prévention des menaces et des agressions subies par les défenseur·e·s des droits humains, y compris des homicides et des disparitions forcées.
- Garantir un environnement sûr et favorable dans lequel les défenseur·e·s des droits humains bénéficient d’une réelle protection et où il soit possible de sauvegarder et de promouvoir les droits humains sans avoir à craindre de sanctions, de représailles ou d’actes d’intimidation.
- Mettre un terme au cycle de l’impunité et de la violence en enquêtant réellement sur les agressions contre des défenseur·e·s des droits humains telles que les homicides et les disparitions forcées.
- Veiller à ce que les défenseur·e·s des droits humains victimes de violations de leurs libertés fondamentales et leur famille aient accès à des voies de recours effectif et à des réparations appropriées.
Législation
De nombreux documents régionaux et internationaux traitent de l’obligation des États de protéger les défenseur·e·s des droits humains :
- Déclaration universelle des droits de l’Homme
- Pacte international relatif aux droits civils et politiques
- Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
- Convention européenne des droits de l’Homme
- Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples
- Convention américaine relative aux droits de l’Homme
- Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme
Les moments fort de la campagne au Luxembourg
Collaboration avec d’autres acteurs de la société civile : Defenders.lu
Amnesty International Luxembourg s’allie à d’autres ONG au Luxembourg pour faire face aux enjeux relatifs aux droits humains que rencontrent en Afrique, en Asie et en Amérique latine les organisations partenaires et membres de notre collectif.