Ukraine. Trois ans après l’invasion massive de la Russie, la justice pour les victimes doit être une priorité mondiale.

À l’approche du troisième anniversaire de l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie et alors que s’ouvrent des pourparlers de paix entre les États-Unis et la Russie, Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a déclaré : « À l’heure où le président des États-Unis cherche à réécrire l’histoire de la dernière décennie, et en particulier celle des trois dernières années, la justice doit être rendue :

À l’heure où le président américain cherche à réécrire l’histoire de la dernière décennie, et en particulier des trois dernières années, le troisième anniversaire de l’agression russe rappelle brutalement tout ce que le peuple ukrainien a enduré et perdu, ainsi que la dévastation que la Russie a infligée à l’Ukraine

« Toute négociation sur l’avenir du peuple ukrainien doit donner la priorité à la justice pour tous les crimes relevant du droit international commis depuis l’intervention militaire de la Russie en 2014, à l’obligation de rendre des comptes pour les responsables et aux réparations pour les victimes de l’agression russe. Les souffrances passées, notamment les frappes aériennes meurtrières de la Russie sur des civils et le transfert forcé d’enfants vers la Russie, ne doivent pas être oubliées ou laissées sans réponse. Les personnes les plus touchées par la guerre d’agression de la Russie doivent pouvoir se faire entendre et leurs besoins doivent être satisfaits, et tout résultat négocié qui n’en tiendrait pas compte serait voué à l’échec à long terme.

« Le secrétaire d’État américain Rubio a déclaré la semaine dernière que le président Trump souhaitait mettre fin à la guerre d’une manière durable. Un véritable engagement du président Trump à garantir une paix durable en Ukraine doit se traduire non pas par des mots mais par des actes – notamment en soutenant toutes les voies possibles pour une véritable justice et la responsabilisation des personnes soupçonnées de crimes de guerre et de tous les crimes relevant du droit international.»

Contexte

Amnesty International a recueilli des informations sur des violations généralisées du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains en Ukraine depuis le début de l’invasion massive par la Russie le 24 février 2022, y compris des actes qui constituent des crimes de guerre et probablement des crimes contre l’humanité. L’invasion massive de l’Ukraine par la Russie constitue une agression, qui est un crime au regard du droit international. Sa stratégie et ses tactiques, y compris l’utilisation continue d’armes aveugles et le ciblage délibéré des civils, ont causé des souffrances humaines à grande échelle et ont gravement affecté les personnes les plus vulnérables de l’Ukraine, y compris les enfants et les personnes âgées.

Depuis mars 2023, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine et de plusieurs hauts responsables russes. L’accent mis par l’administration Trump sur un règlement négocié a relancé l’attention sur la guerre, mais son décret imposant des sanctions contre la CPI au début du mois porte atteinte aux droits des victimes et des survivants de crimes internationaux en Ukraine et au-delà.