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Royaume-Uni/États-Unis. La lutte pour la liberté de la presse se poursuit alors que Julian Assange conclut un accord avec les autorités américaines

Nous saluons la bonne nouvelle de la libération de Julian Assange d’une prison britannique et de son retour en Australie, à la faveur d’un accord sur sa peine conclu avec les autorités américaines. Les poursuites acharnées intentées par les États-Unis contre Julian Assange ont causé des torts énormes à la liberté des médias, soulignant la nécessité de poursuivre la lutte pour la liberté d’expression partout dans le monde, a déclaré Amnesty International le 26 juin 2024.

« Les autorités américaines et britanniques ont volé de manière injustifiée des années de la vie de Julian Assange et Amnesty International se réjouit d’apprendre qu’il est désormais libre et qu’il peut retrouver sa famille. S’il avait été extradé vers les États-Unis, il aurait été exposé à des violations des droits humains, notamment à un isolement prolongé en violation de l’interdiction de la torture et des mauvais traitements, et aurait bénéficié de services de santé médiocres, a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

Nous affirmons depuis des années que Julian Assange n’aurait jamais dû faire l’objet de ces accusations, qu’il n’aurait certainement jamais dû être envoyé en prison et que le Royaume-Uni n’aurait jamais dû certifier la requête d’extradition.

Fondateur de WikiLeaks, Julian Assange est sorti libre mercredi 26 avril d’un tribunal de Saipan, sur l’île américaine du Pacifique, après avoir plaidé coupable de violation de la loi américaine sur l’espionnage résultant de la publication par WikiLeaks en 2010 de documents militaires américains classés secrets, y compris en lien avec les guerres menées en Afghanistan et en Irak.

« Julian Assange est recherché en raison d’activités fondamentales pour tous les journalistes et éditeurs, qui reçoivent souvent de sources extérieures des informations jugées sensibles par les gouvernements. La population a le droit de savoir si son gouvernement commet des méfaits en son nom.  Les autorités américaines n’ont pas mené d’enquête exhaustive et transparente sur les crimes de guerre présumés que Wikileaks a révélés au grand jour. Elles ont préféré cibler Julian Assange et en faire un exemple, au motif qu’il a publié des informations d’intérêt public qui lui ont été divulguées par des sources, a déclaré Agnès Callamard.

Il est compréhensible qu’après sa longue bataille judiciaire pour retrouver la liberté, il ait décidé de mettre fin à sa propre persécution en plaidant coupable d’un chef d’accusation. Son bien-être mental et physique est en danger depuis très longtemps.

« Le gouvernement américain ne peut pas prétendre défendre la liberté des médias après avoir mené une aussi longue campagne de poursuites acharnées contre Julian Assange. Il a envoyé un message clair aux États-Unis et à l’étranger : les éditeurs et les journalistes pourraient se retrouver derrière les barreaux pour espionnage pendant des années s’ils utilisent des documents classifiés pour dénoncer des violations des droits humains. La lutte pour la liberté de la presse dans le monde se poursuit. Il y a beaucoup à faire pour défendre la liberté d’expression et atténuer l’impact de l’ » effet dissuasif  » que le traitement infligé à Julian Assange a eu sur la liberté des médias dans le monde entier. »

Selon Amnesty International, les autorités australiennes, qui ont soutenu Julian Assange à juste titre, doivent veiller à ce qu’il ait accès à des services de réadaptation appropriés lorsqu’il rentrera chez lui.

« Amnesty International rend hommage au travail de la famille de Julian Assange, à ses avocats, à de nombreux membres de la communauté des médias, aux milliers de militants et de chargés de campagne qui l’ont soutenu et aux principes fondamentaux qui sous-tendent le droit à la liberté d’expression et le droit d’accéder à l’information dans l’intérêt public », a déclaré Agnès Callamard.

Complément d’information

Julian Assange a conclu un accord avec les autorités américaines après avoir passé cinq ans dans une prison de haute sécurité au Royaume-Uni. Il a plaidé coupable d’un chef d’accusation de complot en vue d’obtenir et de divulguer des informations relevant de la défense nationale, sanctionné par une peine de 62 mois d’incarcération, que Julian Assange a déjà purgée. 

Dans ses commentaires sur la détermination de la peine, la juge Ramona Manglona a noté : « Il y a un autre fait important – le gouvernement a indiqué qu’il n’y avait pas de victime personnelle ici. Ce qui me fait dire que la diffusion de ces informations n’a entraîné aucune blessure physique connue. »

Amnesty International avait mis en garde contre l’« effet dissuasif » sur la liberté de la presse dans le monde et fait campagne pour que les États-Unis abandonnent toutes les accusations et pour que le Royaume-Uni libère Julian Assange.

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