Amnesty International a créé une nouvelle vidéo montrant comment l’organisation a contribué à révéler le scandale du logiciel espion Pegasus.
La vidéo dévoile le rôle essentiel qu’a joué le Security Lab d’Amnesty International pour mettre en lumière des éléments d’analyse technique attestant que des données pouvaient être liées au logiciel de surveillance Pegasus de NSO Group.
Le court-métrage comporte des entretiens avec des membres du personnel d’Amnesty Tech qui ont travaillé sur l’enquête de plusieurs mois avant que l’affaire fasse la une des journaux du monde entier en juillet 2021.
Danna Ingleton, directrice adjointe d’Amnesty Tech, a déclaré : « Le Projet Pegasus est l’aboutissement de plusieurs années de travail d’enquête sur Pegasus, le logiciel opaque de NSO Group.
« Notre nouvelle vidéo montre comment nous avons élaboré nos outils d’analyse technique destinés à révéler l’énorme ampleur de la surveillance illégale et des atteintes aux droits humains qui se produisaient, ainsi que ce qui doit être fait pour réglementer une industrie qui est clairement hors de tout contrôle. »
Le Projet Pegasus est une collaboration sans précédent menée par plus de 80 journalistes de 17 médias dans 10 pays et coordonnée par Forbidden Stories, une ONG basée à Paris travaillant dans le secteur des médias, avec le soutien technique d’Amnesty International, qui ont mené des analyses techniques de pointe visant à détecter des traces du logiciel espion Pegasus dans des téléphones portables.
La collaboration a démontré que ce logiciel avait été utilisé pour favoriser des atteintes aux droits humains à grande échelle partout dans le monde, après les révélations sur des fuites massives concernant 50 000 numéros de téléphone désignés comme cibles potentielles du logiciel espion de NSO Group.
Le Projet Pegasus a eu des retombées considérables qui continuent de se répercuter dans le monde entier. Le 11 mars, le Parlement européen a voté la création d’une nouvelle « commission d’enquête » sur les utilisations abusives de Pegasus par les États membres de l’Union européenne. Le Projet Pegasus a également permis à plusieurs personnes ayant découvert que leurs appareils avaient été ciblés par le logiciel espion d’engager des poursuites, notamment en France, au Mexique et en Inde.
En novembre 2021, le ministère américain du Commerce a annoncé le placement de NSO Group sur sa liste noire en raison de ses « activités malveillantes ». Quelques semaines plus tard, Apple a lancé une action en justice contre NSO Group afin de « juguler les recours abusifs cautionnés par l’État au logiciel espion ». L’entreprise a salué le travail sans précédent mené par Amnesty Tech et Citizen Lab en vue d’identifier les recours abusifs à la cybersurveillance. La vidéo est disponible sur la chaîne YouTube d’Amnesty International « Investigating the Truth ».