Non au viol utilisé comme arme de guerre !

« Ils ont pillé les maisons et tous les villageois se sont enfuis. Deux soldats m’ont attrapée et emmenée en dehors du village, puis ils m’ont violée. Ils ont ensuite essayé de m’étrangler puis ils m’ont abandonnée. D’autres filles ont aussi été violées. Après le viol, nous sommes tous partis pour Goma. On a marché deux jours et deux nuits dans la forêt. Je suis dans un dispensaire de Goma, les autres sont dans des familles d’accueil. Notre village est abandonné ». Anita, dix-sept ans, Kivu, RdC La violence sexuelle est une arme de guerre, de destruction. Le génocide rwandais et le conflit en Ex-Yougoslavie ont fait de cette pratique une arme systématique et stratégique de guerre : on attaque la femme pour humilier leurs hommes, leurs communautés, pour briser leur résistance et anéantir… A l’occasion du Festival des Migrations, nos bénévoles se sont retroussés les manches pour expliquer ce phénomène douloureux et complexe au grand public et ont mis sur pied un stand, aux couleurs du mouvement « One Amnesty » : jaune et noir. La peinture réalisée pour l’occasion par Luigi Mastroserio et l’exposition de photos en noir et blanc sur les femmes victimes de la guerre en Ex-Yougoslavie, ont fait que notre message n’est pas passé inaperçu. <dl class= »spip_document_87 spip_documents spip_documents_right » style= »float:right; »><dt></dt></dl> Les regards de ces femmes, ayant subit la violence sexuelle, dans les conflits d’aujourd’hui (République Démocratique du Congo, Darfour) ou ceux de hier (femmes de réconfort au Japon, Ex-Yougoslavie, Rwanda) mélangent à la fois le désespoir, la colère mais aussi une détermination et une farouche envie de vivre et de réclamer justice et réparation… Parce qu’au Kivu, en République Démocratique du Congo, les femmes, jeunes filles et fillettes sont les victimes innocentes et quotidiennes de viols et d’autres formes de violences sexuelles depuis maintenant plus de 15 ans, nous avons choisi de mettre en lumière la situation dans ce pays. Le visiteur était invité à découvrir la documentation nombreuse mise à sa disposition sur le stand : rapport d’Amnesty sur la situation des femmes et des enfants au Nord-Kivu, petit dépliant relatant les histoires tragiques des femmes durant le conflit en Ex-Yougoslavie et le cas particulier de Justine, militante pour les droits humains en RDC, et bien d’autres encore. <dl class= »spip_document_90 spip_documents spip_documents_left » style= »float:left; »><dt></dt></dl> Une pétition adressée au Président Joseph Kabila, demandant à ce que la RdC respecte ses obligations au regard des traités régionaux et internationaux, d’éliminer les violences sexuelles, de traduire en justice les auteurs, de fournir aux victimes une assistance juridique, des soins médicaux ainsi qu’une indemnisation, et d’enquêter sur les divers cas de viols et de violences sexuelles, a été proposée au public et très bien reçue par ce dernier : 800 signatures ont été récoltées au cours des 2 jours qu’a duré le Festival. Pour en savoir plus : Lire le rapport d’Amnesty intitulé « Une guerre sans fin pour les femmes et les enfants. Nord Kivu, République Démocratique du Congo » (AFR 62/005/2008).