Amnesty International Luxembourg – au sein du mouvement Amnesty International et aux côtés de ses partenaires comme Save the Children, Oxfam et Action Aid – exprime sa solidarité avec la Journée d’action mondiale pour l’arrêt des transferts d’armes vers Israël et ainsi cesser toute implication dans d’éventuels crimes de guerre contre la population palestinienne.
Tout en rappelant la demande urgente de libération des otages israéliens par le Hamas et les autres groupes armés, Amnesty International exprime sa préoccupation face à des gouvernements comme ceux des États-Unis, du Royaume Uni, de l’Allemagne, du Danemark, des Pays-Bas, et de l’Australie qui continuent à transférer des armes vers Israël et qui pourraient être utilisées pour commettre des crimes de guerre contre la population palestinienne. Plusieurs acteurs considèrent qu’un génocide pourrait être en cours. Ces transferts pourraient d’ailleurs être considérés comme une coopération à ces crimes de guerre perpétrés.
Du bombardement et du blocage de la bande de Gaza, résulte une catastrophe humanitaire sans précédent qu’est en train de subir la population palestinienne avec 34 262 personnes décédées, dont au moins 14 500 des enfants, et au moins 10 000 personnes disparues (en date du 24 avril). Les civil·e·s de Gaza font face à une crise humanitaire provoquée : la totalité de la population souffre d’insécurité alimentaire et de famine. Cette réalité a été reconnue par la Cour International de Justice en date du 28 mars 2024. Amnesty International a affirmé que cette situation présente un risque réel de génocide.
De plus, 1.7 million de palestinien·ne·s ont été déplacé·e·s de force, engendrant ainsi un manque d’accès aux biens et services essentiels comme la nourriture, l’eau, un foyer sûr et une assistance médicale.
Du point de vue du droit international, les États qui continuent à transférer des armes vers Israël ou le Hamas et autres groupes armés tout en sachant que ces acteurs commettront des « actes internationalement illicites » y compris des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, courent eux-mêmes le risque d’aider à commettre ces actes illicites.
Aussi, les entreprises qui fabriquent et exportent des armes ont la responsabilité de respecter le droit international et le droit international humanitaire dans leurs chaines de valeurs, qui s’ajoutent aux obligations légales et éthiques nationales. Les entreprises qui assistent matériellement à commettre des crimes de guerre peuvent être légalement tenues responsables de ces actes illicites.
Dès lors, nous invitons le grand public à prendre connaissance de la lettre publiée par Amnesty aux côtés de plusieurs organisations qui souligne ces arguments.
Enfin, nous recommandons à tous les acteurs concernés :
- De respecter le Traité sur le Commerce d’Armes et toute législation nationale qui interdit le transfert d’armes vers des pays où il existe un risque substantiel de leur utilisation pour perpétrer des violations sérieuses des droits humains et du droit international humanitaire ;
- D’arrêter le transfert d’armes vers Israël en prenant en compte la possible utilisation de ces armes pour commettre des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou génocide ;
- De demander un cessez-le-feu immédiat et permanent de toutes les parties du conflit au Moyen-Orient et à demander la libération immédiate des otages retenus par Hamas et des autres groupes armés.