Inde. Les autorités doivent faire respecter les droits humains et mettre fin à la violence au Manipur après la démission de Nongthombam Biren Singh.

Réagissant à la démission de Nongthombam Biren Singh en tant que Premier ministre de l’État du Manipur, en Inde, Aakar Patel, président du bureau exécutif d’Amnesty International Inde, a déclaré :

« La démission de N. Biren Singh donne aux autorités du Manipur l’occasion de défendre et de garantir les droits humains pour toutes et tous, de rompre avec la violence et l’impunité du passé, et de s’efforcer de mettre fin aux violences ethniques qui ont coûté la vie à plus de 250 personnes ces deux dernières années. Les gouvernements dirigés par le Parti du peuple indien, tant au niveau des États qu’au niveau central, n’ont absolument pas réussi à mettre fin aux violences au Manipur, à l’impunité des brigades de vigilance et aux discours clivants qui ont déclenché des violences ethniques. Leurs agissements ont conduit à la répression de voix d’opposition et à une terrible crise humanitaire dans cet État.

« En continuant à s’abstenir de demander de comptes à des personnes soupçonnées d’avoir commis de graves violations des droits humains, le gouvernement risque d’envoyer le message que l’impunité pour ces violations se poursuivra. Cela ne fera qu’alimenter d’autres violations. Contrairement aux affaires emblématiques prises en charge par le Bureau central d’enquête, comme l’affaire du viol collectif de deux femmes kukis en mai 2023 qui a mis en évidence la complicité de la police du Manipur, de nombreuses affaires moins connues peinent à attirer l’attention de l’État et du gouvernement central. Cela doit changer. »

La démission de N. Biren Singh donne aux autorités du Manipur l’occasion de défendre et de garantir les droits humains pour toutes et tous, de rompre avec la violence et l’impunité du passé…

Aakar Patel, président du bureau exécutif d’Amnesty International Inde

Complément d’information pour mieux comprendre la situation

Depuis mai 2023 au Manipur, plus de 60 000 personnes ont été déplacées en raison des violences persistantes entre la communauté ethnique dominante, les Meities, et les autres communautés ethniques minoritaires, dont les Kukis. Des habitations, des commerces, des villages et des lieux de culte ont été incendiés, attaqués, pillés et vandalisés.

La démission de Nongthombam Biren Singh survient après que la Cour suprême de l’Inde a ordonné, au début du mois, un rapport confidentiel au Laboratoire central des sciences criminalistiques sur des enregistrements audio dans lesquels il aurait déclaré que les violences ethniques dans l’État avaient été déclenchées à sa demande.