Un camps informel de réfugié.e.s et de migrant.e.s en dehors d'une zone « de transit » hongroises (image de 2016) © Amnesty International

Hongrie. Fin de la détention illégale des demandeurs d’asile : le début de la fin des politiques cruelles en matière d’immigration ?

Après l’annonce, par le gouvernement hongrois, de la fermeture des zones dites « de transit » situées à la frontière sud avec la Serbie, où les personnes demandeuses d’asile étaient détenues le temps de l’examen de leur demande, Dávid Vig, directeur d’Amnesty International Hongrie, a déclaré :

« La fermeture des zones de transit est un pas crucial dans la bonne direction, mais le gouvernement ne doit pas fermer ses frontières aux demandeurs et demandeuses d’asile ni restreindre leur accès à la protection.

« Les autorités hongroises doivent veiller à ce que les personnes demandeuses d’asile puissent entrer sur le territoire hongrois et à ce que leurs demandes soient examinées sur le fond, et non rejetées automatiquement au motif que les personnes en question sont passées par un “pays tiers sûr”. »

« Nous espérons que la fermeture des zones de transit annonce une volonté du gouvernement hongrois de mettre un terme à ses politiques et pratiques illégales et cruelles. Il existe toujours de nombreux motifs graves de préoccupation qui menacent directement les droits fondamentaux des personnes en mouvement. »

COMPLÉMENT D’INFORMATION

La déclaration du gouvernement hongrois intervient après une décision de la Cour de justice de l’Union européenne, qui a statué le 14 mai 2020 que le placement en détention par la Hongrie de personnes demandeuses d’asile ou migrantes dans des zones de transit était illégal. À l’avenir, les personnes qui veulent demander l’asile en Hongrie devront le faire auprès des missions diplomatiques hongroises à l’étranger.

La Cour de justice de l’Union européenne avait été saisie par des juges hongrois. L’annonce du jeudi 21 mai 2020 sur la fermeture des zones de transit souligne donc aussi le rôle essentiel que peut jouer un appareil judiciaire indépendant dans la protection des droits humains en Hongrie.

En vertu du droit de l’Union européenne, les États ont l’obligation d’autoriser les demandeurs et demandeuses d’asile à pénétrer sur leur territoire.

Environ 300 personnes détenues dans les zones de transit – dont des familles avec de jeunes enfants – ont été transférées vers des centres ouverts ou semi-ouverts dans la matinée du 21 mai.