« L’aventure European Youth Meeting (EYM) 2024 est pour moi un passage clé dans ma vie. Cette épopée commence par un très long voyage en train : catastrophique, mais inoubliable ! Accompagnée de mon cher acolyte Monsieur Dalili, nous avons traversé 3 pays en une quarantaine d’heures, pour au final arriver en Hongrie et avoir la chance de rencontrer des personnes formidables venant de toute l’Europe, qui ont également participé au EYM. » (Nawel)
« C’est une expérience extraordinaire de pouvoir rencontrer, travailler et échanger avec une quarantaine de jeunes de 18 nationalités différentes. Cette diversité culturelle apporte une force incroyable, tous ces jeunes se battent pour un objectif partagé : celui de créer un monde juste. » Taher
Amnesty International a pour mission de former de nouveaux jeunes activistes, prêts à défendre leurs droits fondamentaux et à former une société plus juste dans ce monde qui évolue très rapidement. C’est dans cette optique qu’Amnesty organise de multiples rencontres européennes, comme le European Youth Metting (EYM) 2024 à Budapest, capitale hongroise.
Le EYM (European Youth Meeting) est une réunion annuelle de jeunes militant·e·s européen·ne·s d’Amnesty. Cette année, cela a eu lieu en Hongrie et Nawel et Taher ont eu l’honneur de représenter la section Jeunes du Luxembourg.
Diversité, inclusivité et droits humains
Le 9 septembre est la première journée complète que nous avons passé avec les autres participant·e·s : nous avons toutes et tous fait connaissance. La première moitié de la journée, nous avons appris une danse traditionnelle hongroise et participé à d’autres activités pour briser la glace, ce qui a créé une bonne ambiance très familiale. Au cours de la seconde moitié de la journée nous avons commencé les activités, lors desquelles nous avons pu partager nos connaissances les un·e·s avec les autres. Les deux premières sessions portaient sur la démocratie et la manière dont les politiciens l’affaiblissent. Nous avons échangé sur ce sujet et donné des exemples concrets que chaque pays met en œuvre pour restreindre les droits humains.
Le 10 septembre, nous avons pu entendre des témoignages de jeunes vivant en Hongrie, sous une politique qui se radicalise. Nous en avons appris davantage sur la situation critique dans ce pays : il s’agit d’une radicalisation à droite, qui prive de plus en plus la population de ses droits fondamentaux, de manière subtile, notamment en bafouant la vie privée des membres de différentes ONG, en partageant des informations privées, des photos, adresses à la télévision ou dans les journaux, ou en les accusant de travailler pour des gouvernements étrangers.
Au cours de la seconde moitié de la journée nous avons suivi des ateliers parallèles.
Les sessions appelées « Disability Rights » et « Migrant Rights and Anti-Racism », étaient tenues par les organisateurs·trices. Nous avons pu obtenir de leur part des témoignages et des informations très précieuses. Ces échanges nous permettent d’adopter une approche plus efficace pour combattre les inégalités sociales au Grand-Duché et surtout de sensibiliser les jeunes dans nos établissements scolaires respectif.
Le 11 septembre au matin, nous avons fait les liens entre ce que nous avons appris et travaillé pendant nos sessions, et nous avons créé ensemble une image globale des problèmes existants dans nos pays respectifs. Puis, nous avons fait des pancartes en solidarité avec la situation actuelle en Bulgarie. Nous nous sommes ensuite rendus sur la place Széchenyi à Pécs pour la jeunesse bulgare, les professionnel·le·s de l’éducation et toutes les personnes pour lesquelles la loi bulgare homophobe et transphobe récemment introduite apporte peur et incertitude. Après la Russie et la Hongrie, la Bulgarie vient d’entamer une année scolaire dans laquelle les jeunes LGBTIQ+ se sentent de moins en moins en sécurité. Cet été, le parlement bulgare a adopté une loi similaire à la loi hongroise sur la propagande vieille de trois ans. La nouvelle loi interdit l’éducation sexuelle dans les écoles, augmente les risques d’abus contre les jeunes LGBTIQ+ et complique encore davantage la vie des personnes trans. Nous, les spécialistes de la jeunesse, les formateurs·trices bénévoles et les militant·e·s d’Amnesty Hongrie, voulons vivre dans un monde où chacun·e peut se sentir valorisé et nous affirmons notre solidarité avec la Bulgarie où le gouvernement a également tendance à suivre la même de conduite qu’en Hongrie, en réprimant les ONG.
Démocratie
Le monde est confronté à des défis politiques majeurs. En Europe, de plus en plus de personnes ont tendance à voter pour des partis extrêmes. Dans les États non démocratiques et autoritaires, le droit de manifester est soumis à des pressions. C’est dans ce contexte de « shrinking civil space » que le 12 septembre, nous avons échangé des informations et des techniques de communication. En parallèle nous avons échangé sur nos actions après le EYM en tant que groupe et nous avons organisé des rencontres futures et les actions que l’on devrait privilégier. Le soir, l’ambiance était déjà à la nostalgie : nous nous sommes rassemblés une dernière fois, nous avons montré de la gratitude, et la dernière journée était déjà derrière nous. Le coucher était lourd et plein d’émotions. Ces 5 jours étaient tellement intenses, précieux et incroyables, que chacun·e avaient le sentiment d’avoir passé des semaines ensemble.
Nos plans et actions pour l’avenir
Le 13 septembre il était temps de nous dire adieu. Nous nous sommes séparé·e·s en petits groupes et avons échangé les derniers mots. Nous avons commencé à réaliser la force de cette expérience alors que nous étions dans le train en direction de Luxembourg. Aujourd’hui, les 40 activistes présent·e·s travaillent au sein de leurs communautés respectives, en appuyant et en proposant des initiatives d’Amnesty International. Nous avons créé une plateforme Teams où nous organisons des rencontres et où l’on partage les dernières idées et activités en matière de droits humains ainsi que les actions que l’on peut éventuellement organiser.
« Cette rencontre était merveilleuse, enrichissante et motivante. Toutes les personnes présentes étaient uniques, intelligentes et inspirantes. Je ne les remercierai jamais assez pour l’honneur que j’ai eu de participer à cet échange culturel. Merci, Thank you. » Nawel
Un énorme merci à Amnesty International Hongrie de nous avoir accueilli·e·s !