- Amnesty International lance une nouvelle campagne à l’approche de l’audience consacrée à la demande d’extradition de Julian Assange
- Les accusations d’espionnage sont un coup terrible porté aux éditeurs et aux journalistes
Les autorités américaines doivent abandonner toutes les accusations d’espionnage et autres chefs d’accusation visant Julian Assange dans le cadre de la demande d’extradition qu’elles ont déposée, afin de permettre sa libération rapide, a déclaré Amnesty International à l’approche de l’audience consacrée à sa procédure d’extradition le 24 janvier.
Si ces accusations ne sont pas abandonnées, les autorités britanniques doivent veiller à ce que Julian Assange ne soit pas extradé vers les États-Unis, où il serait exposé au risque de subir de graves violations des droits humains.
« Le gouvernement américain poursuit sans répit Julian Assange parce qu’il a publié des documents jusque-là secrets qui pointaient de possibles crimes de guerre commis par l’armée américaine ; ce n’est rien de moins qu’une vaste offensive contre le droit à la liberté d’expression, a déclaré Massimo Moratti, directeur adjoint pour l’Europe à Amnesty International.
« Le possible effet de dissuasion sur les journalistes et tous ceux qui dénoncent les méfaits des autorités en publiant des informations qui leur sont divulguées par des sources crédibles pourrait avoir de profondes répercussions sur le droit des citoyens de savoir ce que font leurs gouvernements. Toutes les accusations visant Julian Assange pour ce type d’activités doivent être abandonnées. »
D’après une analyse effectuée par Amnesty International, les chefs d’accusation visant Julian Assange découlent directement de la publication de documents divulgués dans le cadre de son travail avec Wikileaks. Cette action en tant que telle ne devrait pas faire l’objet de sanctions et reflète l’attitude que les journalistes d’investigation adoptent régulièrement dans le cadre de leurs activités professionnelles.
« Toutes les charges étayant la demande d’extradition des États-Unis doivent être abandonnées afin de permettre la libération rapide de Julian Assange. Dans le cas contraire, les autorités britanniques ont l’obligation claire et sans équivoque de ne pas le renvoyer aux États-Unis, où il pourrait subir de graves atteintes aux droits humains, a déclaré Massimo Moratti.
« Julian Assange pourrait être détenu aux États-Unis dans des conditions qui s’apparentent à de la torture et à d’autres mauvais traitements, notamment le maintien prolongé à l’isolement. En outre, le risque d’un procès inique est très élevé, étant donné la campagne publique ciblée menée contre lui par des représentants du gouvernement américain au plus haut niveau, portant gravement atteinte à son droit à la présomption d’innocence. »
Complément d’information
Amnesty International a lancé une pétition mondiale demandant aux autorités américaines d’abandonner les accusations retenues contre Julian Assange qui découlent uniquement de ses activités de publication au sein de Wikileaks.
Par ailleurs, le droit international relatif aux droits humains et les normes en la matière interdisent de transférer une personne vers un pays où elle risque véritablement de subir des atteintes graves à ses droits fondamentaux. Si Julian Assange était extradé ou transféré de toute autre manière vers les États-Unis, le Royaume-Uni bafouerait ces obligations.
Vous pouvez signer la pétition sur notre site web international.