Les leaders du monde ont épouvantablement trahi l’humanité dans son ensemble en ne protégeant pas les personnes les plus touchées par la crise climatique et en cédant aux intérêts des compagnies d’énergies fossiles et autres puissantes entreprises, a déclaré Amnesty International le 13 novembre 2021, date de clôture de la conférence sur le climat de cette année, la COP26. À l’issue de deux semaines de négociations menées par les dirigeant·e·s du monde à Glasgow, la secrétaire générale d’Amnesty International Agnès Callamard a déclaré :
« La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques n’a pas abouti à un accord qui protège la planète et ses habitant·e·s. Au contraire, elle a trahi les fondements même sur lesquels les Nations Unies ont été bâties : un engagement premier non pas envers les pays ni les États, mais envers les peuples. Tout au long de leurs négociations, nos dirigeant·e·s ont fait des choix qui ignorent, sapent ou négocient nos droits en tant qu’êtres humains, reléguant bien souvent les communautés les plus marginalisées de par le monde au statut de dommages collatéraux non indispensables.
« Leur incapacité à s’engager à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C condamnera plus d’un demi-milliard de personnes, principalement dans les pays du Sud, à une pénurie d’eau et des centaines de millions de personnes à des vagues de chaleur extrêmes. Malgré ce scénario catastrophique, les pays riches n’ont pas engagé de fonds destinés à indemniser les communautés subissant des pertes et dommages liés au changement climatique. Ils ne se sont pas non plus engagés à fournir des financements climatiques aux pays en développement, principalement sous forme de subventions, une décision qui menace les pays les plus pauvres – les moins à même de faire face à la crise climatique – présentant des niveaux d’endettement insoutenables.
« Quelle amère déception de voir les nombreuses failles de l’accord COP26, qui s’incline devant les intérêts des compagnies d’énergies fossiles plutôt que devant nos droits. L’accord n’appelle pas à l’élimination progressive de tous les combustibles fossiles et de toutes les subventions aux énergies fossiles, illustrant le manque d’ambition et d’action audacieuse nécessaires en cette période critique. De plus, l’accent mis sur la compensation carbone par les pays riches, sans prendre des mesures adéquates de protection de l’environnement et des droits humains, fait fi de la menace qui pèse sur les peuples et communautés autochtones qui risquent d’être expulsés de leurs terres pour laisser la place à ces programmes. Il s’agit d’un substitut creux et inacceptable aux objectifs de zéro émission.
« Les décisions prises par nos dirigeant·e·s à Glasgow ont de graves conséquences pour toute l’humanité. Il est clair qu’ils ont oublié au service de qui ils sont et les populations doivent donc se rassembler pour leur montrer ce qui peut être réalisé. Au cours des 12 prochains mois, nous devons nous unir pour appeler nos gouvernements à prendre des mesures ambitieuses relatives au changement climatique, axées sur les personnes et les droits humains. Si nous ne luttons pas corps et âme pour faire face à cette menace existentielle pour l’humanité, nous perdons tout. »