Réagissant aux dernières violences policières en date commises au Bélarus et à l’arrestation de plusieurs centaines de personnes lors de manifestations pacifiques le 25 octobre, et alors que débute aujourd’hui une grève nationale, Denis Krivosheev, directeur par intérim pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Face à la répression des manifestations pacifiques exercée par le gouvernement d’Alexandre Loukachenko, des dirigeant·e·s de l’opposition ont appelé à une grève nationale qui débute aujourd’hui, le 26 octobre. Nous constatons de façon désolante que ce régime, qui depuis des semaines déchaîne de terribles violences contre les manifestant·e·s dans la rue et dans les centres de détention, a aujourd’hui envoyé des policiers antiémeute masqués frapper et arrêter des travailleurs et travailleuses en grève sur leur lieu de travail. Les autorités méprisent ouvertement les droits humains les plus fondamentaux, et le droit de grève fait à présent partie des droits impitoyablement réprimés à coups de matraque et piétinés par la police.
« La nuit dernière, les forces de l’ordre ont tiré des grenades incapacitantes et des balles en caoutchouc directement et à faible distance sur des manifestant·e·s pacifiques. Les protestataires qui fuyaient ont été pourchassés, frappés, et visés par des tirs. Dans une vidéo effrayante, on voit des policiers antiémeute faire irruption dans un appartement privé et frapper ses occupants. Les forces de l’ordre ont totalement oublié qu’elles se sont engagées à protéger leurs compatriotes, et elles ont carte blanche pour utiliser sans discernement la violence contre eux et pour les arrêter de façon arbitraire et massivement.
« Le gouvernement du Bélarus doit immédiatement mettre fin aux violences policières exercées contre les manifestant·e·s pacifiques. Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées et poursuivies en justice pour des infractions administratives ou pénales alors qu’elles n’ont fait qu’exercer leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, et leurs droits de former des associations indépendantes et de faire grève. »
Complément d’information
Le 26 octobre, des personnes travaillant à Grodno Azot, l’une des plus grandes entreprises de produits chimiques du pays, ont été arrêtées alors qu’elles étaient sur le point de participer à une grève. La police a commencé à les arrêter dès 7 heures du matin. Selon le Centre de défense des droits humains Viasna, plus de 100 personnes ont été arrêtées en raison de cette grève.
Le 25 octobre, à Minsk, la police a tiré des balles en caoutchouc et des grenades incapacitantes sur un rassemblement pacifique d’environ 100 000 personnes. Viasna a indiqué que plus de 300 personnes ont été arrêtées à Minsk et dans d’autres villes du pays pour avoir participé à ces rassemblements pacifiques.