Amnesty International salue l’approbation préliminaire du projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse adopté ce 11 décembre 2020 par la Chambre des députés en Argentine. Il s’agit d’une avancée historique concernant la reconnaissance des droits des femmes et des filles, et des personnes qui peuvent être enceintes. Le projet de loi va être débattu au Sénat, qui a l’occasion de marquer l’histoire en adoptant le texte et en mettant un terme aux avortements clandestins dans le pays.
« C’est une victoire du mouvement féministe et une revendication de différents groupes sociaux qui n’ont jamais renoncé à cette cause. Le Sénat ne peut pas se permettre de tourner une nouvelle fois le dos aux femmes et doit se prononcer en faveur de l’adoption du texte de loi, sans plus attendre. L’avortement légal est un impératif pour la justice sociale, pour la justice en matière de procréation et pour les droits humains, a déclaré Mariela Belski, directrice exécutive d’Amnesty International Argentine.
« Le débat ces dernières années s’est avéré très positif et a mis en exergue l’échec de la criminalisation des femmes érigée en politique d’État. Le Sénat doit désormais mettre un terme aux avortements clandestins. Légaliser l’avortement permettra de sauver des vies et de répondre à une question majeure de santé publique. »
Ce projet de loi, qui a recueilli 131 votes pour, 117 contre et 6 abstentions, décriminalise et légalise l’avortement au cours des 14 premières semaines de grossesse. Après cette période, l’avortement continuerait d’être légal en cas de risque pour la vie ou la santé de la femme enceinte ou en cas de viol. Ce projet a trait à l’exécution des obligations auxquelles l’État argentin a souscrit concernant la santé publique et les droits humains.
Le projet de loi étant maintenant soumis au Sénat, Amnesty International rappelle l’obligation pour les deux chambres du Congrès d’honorer les engagements internationaux relatifs aux droits humains qui incombent au pays.
Au cours des 25 dernières années, plus de 50 pays, dont les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Chine, l’Afrique du Sud et l’Uruguay, ont modifié leur législation sur l’avortement, reconnaissant que l’accès à l’avortement sécurisé est fondamental pour la protection des droits des femmes et des filles, pour leur vie, leur santé et leur autonomie.