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Amnesty International lance une nouvelle campagne sur le droit à l’avortement

Amnesty International lance une nouvelle campagne appelant toutes les personnes à contribuer à une meilleure visibilité du soutien public au droit à l’avortement dans le monde entier.

Depuis 30 ans, d’immenses progrès ont été accomplis dans la lutte pour le droit à l’avortement, permettant l’adoption de lois qui ont amélioré la situation dans plus de 60 pays. Cependant, il reste encore beaucoup à faire et les progrès sont toujours menacés.

De l’Argentine au Bénin, en passant par l’Irlande et la France, des défenseur·e·s visionnaires des droits humains ont obtenu de grandes avancées en matière de reconnaissance officielle du droit à l’avortement. Les manifestations de femmes contre les talibans en Afghanistan, celles du mouvement « Femme. Vie. Liberté » en Iran et celles de la « Vague verte » en Amérique latine témoignent également du courage extraordinaire des personnes qui militent pour les droits sexuels et reproductifs.

Aujourd’hui, néanmoins, le monde assiste par ailleurs à une montée en puissance des initiatives visant à entraver ces progrès, à revenir sur des victoires durement gagnées et à promouvoir des mesures et des lois qui priveront des millions de personnes de leurs droits sexuels et reproductifs.

La campagne 1 000 façons de soutenir le droit à l’avortement d’Amnesty International, dont le lancement a lieu lundi 24 juin 2024 sur tous les réseaux sociaux de l’organisation, propose des moyens attrayants et efficaces de participer aux efforts menés à travers le monde pour résister à l’érosion des droits et protéger le droit à l’avortement.

« Dans plusieurs pays, notamment le Ghana, la Pologne, le Venezuela et les États-Unis, des médecins, des infirmiers et infirmières, des éducateurs et éducatrices et d’autres personnes défendant le droit à l’avortement et fournissant des services essentiels et vitaux sont attaqués de toutes parts, subissant intimidations, dénigrement, stigmatisation et poursuites judiciaires injustes. Pourtant, ils continuent de défendre notre droit universel à la dignité dans les domaines les plus intimes que sont la sexualité et la reproduction ; nous leur devons de les soutenir énergiquement et d’afficher notre solidarité, a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard.

« La campagne d’Amnesty International pour le droit à l’avortement fournit une plateforme pour aider toute personne dans le monde à exprimer clairement et publiquement son soutien à cette cause de la manière qui lui convient le mieux : une collaboration avec des proches sur TikTok, un sondage auprès d’un cercle d’ami·e·s, la signature d’une pétition… Des moyens simples orientés vers l’action qui, une fois associés, contribueront à rendre plus visible le soutien mondial très large mais souvent ignoré en faveur du droit à l’avortement. En nous unissant de façon claire et visible, nous pouvons faire en sorte qu’il soit bien plus difficile pour les détenteurs du pouvoir de ne pas écouter nos demandes. »

Il y a deux ans, le 24 juin 2022, la Cour suprême des États-Unis a annulé l’arrêt Roe c. Wade, qui garantissait un droit constitutionnel à l’avortement.

Face aux discours anti-avortement qui s’intensifient et aux mesures et lois anti-avortement qui gagnent du terrain dans certains pays, nous devons résister. Tant pour les personnes ayant besoin de soins liés à l’avortement que pour celles qui prodiguent ces soins, bien souvent dans un environnement hostile, notre solidarité et notre soutien doivent être palpables, sans ambiguïté et visibles

a déclaré Agnès Callamard.

Au cours de la dernière année, Amnesty International a publié plusieurs rapports consacrés au droit à l’avortement dans le monde, notamment sur la dépénalisation de l’avortement au Maroc, les obstacles à l’accès à l’avortement en Irlande du Nord, et la nécessité de reconnaître et de protéger celles et ceux qui défendent le droit à l’avortement. Dernièrement, l’organisation a publié une synthèse exposant de manière détaillée des cas d’organisations travaillant sur la santé et les droits en matière de reproduction qui ont vu leurs communications relatives à l’avortement supprimées ou signalées comme des contenus sensibles, et parfois même, qui ont été suspendues temporairement de plateformes telles que Facebook, Instagram ou TikTok.

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