© Olga Ivashchenko/Amnesty International

AI-LUXEMBOURG NEWS : JUILLET 2022

Le bulletin d’information d’Amnesty International Luxembourg

Chères et chers membres, donateurs·trices et sympathisant·e·s,

Au moment où vous recevez ce bulletin d’informations, nous sommes en passe de franchir le cap des 150 jours depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Un conflit où comme toujours les populations civiles sont en première ligne et paient un lourd tribut avec plusieurs milliers de morts et plus encore de victimes de violations des droits fondamentaux et d’exactions qui pourraient constituer des crimes de guerres ou contre l’humanité. L’utilisation avérée et répétée d’armes à sous-munitions et de mines dispersables, interdites par les traités internationaux, contribue à aggraver très lourdement ce triste bilan.

Cette agression entraîne également des conséquences pour les personnes qui, fuyant le conflit, sont confrontées aux difficultés et aux risques de violation de leurs droit liés à ce statut de réfugié·e·s. Enfin, elle engendre pareillement des conséquences pour la société civile russe, réprimée durement lorsqu’elle manifeste sa désapprobation. Depuis le début du conflit Amnesty International documente les violations liées à ce dernier et commises sur les territoires ukrainien et russe, aux frontières et dans les pays limitrophes.

Renforcer la liberté d’expression et d’association, garantir le droit de réunion pacifique pour tou·te·s et protéger les droits des réfugié·e·s et migrant·e·s et des personnes en premières lignes lors des situations de crise : voilà, trois des sept thématiques prioritaires au niveau mondial pour le mouvement pour les années 2022-2030, sur lesquelles la section luxembourgeoise a choisi de s’engager fortement, en plus de la promotion de la justice de genre, intersectionnelle et raciale et des domaines de travail spécifiques comme la peine de mort.

Avec vous nous pouvons éclairer le monde. Nous vous remercions de vous engager à nos côtés pour poursuivre notre combat pour un monde plus juste.

Olivier PIROT
Directeur d’Amnesty International Luxembourg

HOMMAGE AUX VICTIMES DE TIANANMEN

© Groupe université Amnesty International

La commémoration des événements de la place de Tiananmen est une célébration incontournable en hommage aux manifestant·e·s ayant tragiquement perdu la vie aux mains des autorités chinoises pour avoir revendiqué plus de libertés. Afin de marquer cet anniversaire, le groupe universitaire d’Amnesty International Luxembourg a mené une action solidaire avec un stand d’information et une pétition pour défendre l’activiste hong-kongaise Chow Hang-tung, emprisonnée pour le simple fait d’avoir défendu la mémoire des victimes du 4 juin 1989.

FESTIVAL DES MIGRATIONS

En mai dernier, nos militant·e·s se sont mobilisé·e·s en faveur de la pétition pour les « 3 de l’El Hiblu » lors du Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté. L’événement a permis de présenter au public l’histoire dramatique des trois adolescents africains arrêtés en 2019 à Malte pour avoir aidé d’autres demandeurs et demandeuses d’asile à échapper à la torture en Lybie. Nous remercions les participant·e·s pour leur engagement !

© Amnesty International

SIT-IN DEVANT L’AMBASSADE DES USA

Le 24 juin 2022 s’inscrit comme une date funeste pour les droits humains après l’annulation par la Cour Suprême des États-Unis de l’arrêt Roe c. Wade qui garantissait le droit à l’avortement. Cette décision ouvre la voie à des lois anti-avortement qui obligeront de nombreuses personnes à poursuivre une grossesse contre leur gré, en violation flagrante des droits humains. C’est pourquoi nous avons rejoint la manifestation qui s’est tenue devant l’ambassade des États-Unis le mardi 28 juin, pour défendre le droit fondamental à l’avortement, et parce qu’aucune loi ne devrait menacer la santé de qui que ce soit.

© Amnesty International

LA PEINE DE MORT DANS LE MONDE EN 2021

Dans son dernier rapport annuel sur la peine de mort, Amnesty International révèle que le recours à la peine capitale a connu une hausse inquiétante en 2021 par rapport à 2020. Même si cette hausse concerne seulement une minorité d’États, les exécutions ont augmenté de 20% et les condamnations à mort de presque 40% à l’échelle mondiale.

Ce pic, qui s’explique notamment par la levée des restrictions liées au Covid-19 qui limitaient les activités des tribunaux, est particulièrement notable en Chine, en Iran, en Égypte, en Arabie saoudite et en Syrie, dont les gouvernements continuent d’utiliser la peine capitale comme instrument de répression étatique contre les minorités et les protestataires.

LES CHIFFRES

  • Amnesty International a recensé 579 exécutions dans 18 pays en 2021, soit 20% de plus qu’en 2020 où elle en avait recensé 483, dont 4% de femmes ;
  • Il y a eu au moins 2 052 condamnations à mort dans 56 pays, soit 39% de plus qu’en 2020 où elle en avait enregistré au moins 1 477 dans 54 pays ;
  • Fin 2021, la peine de mort restait en vigueur dans 55 pays ;
  • À la fin de l’année, au moins 28 670 personnes se trouvaient dans le couloir de la mort selon les informations d’Amnesty International ;
  • Iran : le chiffre est le plus haut depuis 2017 avec au moins 314 personnes exécutées ;
  • Arabie saoudite : le pays affiche une hausse spectaculaire de 140% du nombre d’exécutions ;
  • Chine : selon les estimations d’Amnesty International, il s’agit toujours du pays qui procède au plus grand nombre d’exécutions dans le monde, bien qu’il soit impossible de l’intégrer au tableau exhaustif des tendances mondiales du fait du manque d’accès aux informations dans le pays.
© Pexels

Partout dans le monde, les gouvernements qui pratiquent encore la peine capitale ignorent totalement les garanties en la matière établies par le droit international relatif aux droits humains et les normes connexes. Par exemple, quatre personnes ont été exécutées en Iran et au Yémen alors qu’elles avaient moins de 18 ans, au mépris des prescriptions de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. De plus, des condamnations à mort ont été prononcées dans plusieurs pays à l’issue de procédures qui n’ont pas respecté les normes internationales relatives à l’équité des procès, notamment en Algérie, en Arabie saoudite, au Bangladesh, en Égypte, en Iran, au Myanmar…

DES AVANCÉES ENCOURAGEANTES

Néanmoins, la tendance mondiale vers l’abolition de la peine de mort a fait du chemin. Malgré les revers, le nombre total d’exécutions recensées en 2021 à l’échelle mondiale se situe au second rang des totaux les plus bas depuis au moins 2010, selon les chiffres dont dispose Amnesty International. Dans 19 pays, des personnes condamnées à mort ont bénéficié d’une commutation de peine ou d’une grâce tandis que sept condamnés à mort ont été innocentés au Bahreïn, aux États-Unis, au Kenya et Zambie. 

Aucune exécution n’a été recensée en Inde, au Qatar et à Taiwan, contrairement à ce qu’il en avait été en 2020. Des progrès ont été réalisés avec l’adoption d’une loi abolissant la peine de mort en juillet en Sierra Leone et l’entrée en vigueur d’une loi similaire en décembre au Kazakhstan, ainsi qu’avec l’engagement de réformes en la matière en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Malaisie.

Quand Amnesty International a lancé sa campagne pour son abolition universelle en 1977, seulement seize États l’avaient supprimée pour tous les crimes. Fin 2021, ils sont passés à 108, ce qui confirme que seule une minorité isolée de pays continue de pratiquer cette peine discriminatoire d’une cruauté inégalée.

Amnesty International s’oppose à la peine de mort sans aucune exception, indépendamment de la nature et des circonstances de l’infraction commise, de la situation de la personne condamnée, de sa culpabilité ou de son innocence, ou encore de la méthode utilisée pour procéder à l’exécution. Nous appelons nos sympathisant·e·s à se mobiliser contre l’exercice de la peine capitale qui représente la négation absolue de la dignité humaine.

PÉTITION: MENACÉ D’EXÉCUTION POUR DES RAISONS POLITIQUES

Signez notre pétition en ligne pour empêcher l’exécution imminente d’Ahmadreza Djalali, un universitaire suédo-iranien condamné à mort en 2017 pour « corruption sur terre » sur la base d’« aveux » obtenus sous la torture, et depuis incarcéré arbitrairement en Iran.

EXPOSITION PHOTO « JUSTE HUMAINS »

Nous comptons désormais huit dates confirmées à travers le Grand-Duché pour notre exposition photo JUSTE HUMAINS ! Vous souhaitez enrichir votre connaissance des droits humains tout en profitant d’une approche artistique de la question ? Ne manquez pas les prochains rendez-vous pour découvrir nos 20 images emblématiques qui témoignent de la pluralité des combats portés par Amnesty International.

© Amnesty International

LE PROJET

Avec cette exposition, Amnesty International et Magnum Photos s’associent pour proposer une rétrospective en images du mouvement des droits humains grâce à une sélection de photos rassemblant des portraits de personnalités iconiques, de Martin Luther King jusqu’à Greta Thunberg, ainsi que des clichés de grands moments qui ont façonné l’Histoire européenne et mondiale comme la chute du mur de Berlin, les rassemblements après les attaques de Charlie Hebdo ou encore les protestations à Hong Kong.

UNE VISITE ANIMÉE

Pour rendre l’événement encore plus intéressant, nous proposons désormais des visites guidées animées par nos bénévoles spécialement formé·e·s qui expliqueront le contexte de chaque image. De plus, notre quiz interactif accompagne le parcours avec une question par photo : l’occasion de se mettre au défi, seul·e ou entre ami·e·s !

Vous avez un intérêt pour la photographie et souhaitez mettre à profit votre engagement pour les droits humains ? Écrivez à activisme@amnesty.lu pour suivre notre prochaine formation et offrir une visite guidée dans un de nos lieux d’exposition près de chez vous !

PROCHAINES DATES

La prochaine date de l’exposition se tiendra au Musée d’Histoire(s) de Diekirch du 5 au 31 août 2022. Vous êtes convié·e·s au vernissage de l’exposition qui se tiendra le 5 août à 18h30.

LES VICTOIRES POUR LES DROITS HUMAINS

IBRAHIM EZZ EL DIN EST ENFIN LIBRE

Le défenseur des droits humains égyptien Ibrahim Ezz el Din a été libéré le 26 avril 2022 après être resté 34 mois en détention arbitraire sur la base des accusations infondées d’« appartenance à un groupe terroriste » découlant uniquement de son travail pacifique en faveur des droits humains.

Ce prisonnier d’opinion n’a jamais été jugé ni inculpé officiellement, et a subi toutes sortes de mauvais traitements et actes de torture durant sa détention. À sa libération, il s’est adressé à Amnesty International en ces termes : « Vous étiez les rayons du soleil dans l’obscurité totale. »

FIN DE 1 000 JOURS EN DETENTION ARBITRAIRE POUR STEVEN DONZIGER

La détention de ce défenseur américain des droits humains et de l’environnement, injustement condamné pour avoir dévoilé les agissements indignes d’entreprises, a pris fin le 25 avril.

Nous appelons le gouvernement américain à enquêter sur les circonstances qui ont conduit à sa détention arbitraire et à promulguer des lois contre les poursuites-bâillons, ces poursuites stratégiques contre la mobilisation publique.

L’ONU AVANCE CONTRE LE COMMERCE DE LA TORTURE

L’organisation a publié un nouveau rapport destiné à établir un traité juridiquement contraignant pour lutter contre le commerce des outils de torture. Face à l’absence de contrôle lié aux droits humains sur ce commerce honteux, les propositions visent à réglementer à l’échelle mondiale l’échange d’équipements utilisés pour torturer, maltraiter ou exécuter des personnes, mais aussi ceux utilisés à mauvais escient pour infliger de tels châtiments.

RECHERCHE D’UN NOUVEAU BUREAU

Notre équipe s’est agrandie ces derniers mois, nous avons urgemment besoin de nouveaux bureaux capables de nous accueillir sur le long terme. Pour poursuivre notre croissance et augmenter notre impact sur les droits humains, nous recherchons des locaux de 240m², idéalement à titre gratuit ou à des conditions avantageuses et situés à Luxembourg.

Si vous connaissez une offre susceptible de répondre à ces critères, merci de contacter Suzanne DE STROOPER par e-mail (s.destrooper@amnesty.lu).