© Christopher Glanzl

AI-LUXEMBOURG NEWS : AUTOMNE/HIVER 2021

Le bulletin d’information d’Amnesty International Luxembourg

Chères et chers membres, donateurs·trices et sympathisant·e·s,

« Ouvrez votre journal… et vous trouverez un reportage, quelque part dans le monde, sur une personne emprisonnée, torturée ou exécutée… » Vous ressentez « un sentiment d’impuissance écœurant » ? « … si ces sentiments de dégoût dans le monde entier pouvaient être unis dans une action commune, quelque chose d’efficace pourrait être fait », écrivait Peter Benenson en mai 1961 dans un article qui a posé les bases de la fondation d’Amnesty International.

L’année 2021 a été l’occasion de souffler notre 60e bougie et de célébrer de nombreuses victoires acquises depuis lors grâce à des générations de militant·e·s : libération de milliers de prisonniers et prisonnières d’opinion, abolition de la peine de mort dans des dizaines de pays, lois et politiques plus respectueuses des droits humains.

Mais 2021 nous rappelle aussi que l’action est toujours nécessaire : sortie de la Turquie de la convention d’Istanbul, loi antiavortement ou restreignant la liberté de la presse en Pologne, attaques contre les personnes LGBTIQ+ en Hongrie et autres agressions contre les droits humains et ses défenseur·e·s à Hong Kong, au Texas, en Inde, Russie, Biélorussie, Chine, etc. Et aujourd’hui en Afghanistan.

Pour répondre à ces défis, un cadre stratégique mondial 2022-2030 vient d’être adopté lors de l’Assemblée mondiale d’Amnesty. Il met l’accent sur deux priorités : la liberté d’expression et de l’espace civique, ainsi que l’égalité et la non-discrimination. Un exercice sera conduit dans les mois à venir pour définir plus spécifiquement les thématiques sur lesquelles nous travaillerons dans notre section, avec le souci d’allouer nos ressources à ces ambitions afin de maximiser notre contribution aux objectifs du mouvement. Un responsable plaidoyer vient également renforcer l’équipe le 1er octobre à la veille de l’élection très probable du Luxembourg à un siège au Conseil des droits de l’homme. Merci de votre soutien pour que quelque chose d’efficace soit fait.

Olivier PIROT
Directeur d’Amnesty International Luxembourg

MARCHE AUX FLAMBEAUX LE 10 DÉCEMBRE

Après une année de suspension due au COVID-19, nous nous réjouissons de pouvoir organiser à nouveau notre traditionnelle marche aux flambeaux à l’occasion de la Journée des droits humains, le 10 décembre. Cette fois, nous mettons l’accent sur les dix personnes et groupes de la campagne Write for Rights, pour lesquelles les participant·e·s peuvent également se mobiliser lors d’une soirée de rédaction de lettres organisée immédiatement après. Veuillez déjà réserver la date et nous vous communiquerons les détails de l’itinéraire et du lieu de rendez-vous dans les semaines à venir.

© Amnesty International

VENTE DES BOUGIES D’AMNESTY

Qui dit 10 décembre dit aussi mettre une bougie Amnesty à la fenêtre et allumer une flamme pour les droits humains. L’année dernière, malgré la crise COVID et les possibilités de vente limitées qui en ont résulté, nos sympathisant·e·s ont acheté près de 3 700 bougies. Nous espérons qu’avec la nouvelle campagne nous vendrons au moins 10 000 bougies comme les années précédentes. Pour cela, nous avons imaginé quelque chose de différent : en collaboration avec une illustratrice luxembourgeoise, nous avons créé une édition spéciale de la bougie d’Amnesty, que nous allons vendre à partir du 15 novembre.

Vous pouvez acheter les bougies dans les pharmacies participantes, chez Naturata et sur notre boutique en ligne, où vous pouvez choisir entre la livraison à domicile ou la collecte dans nos bureaux. Les grandes bougies coûtent 6 euros et les petites 3 euros.

Merci d’avance pour votre soutien ! Si vous souhaitez partager encore davantage votre engagement en faveur des droits humains et soutenir notre campagne de bougies, nous vous invitons à poster une photo de votre bougie Amnesty sur les réseaux sociaux avec le hashtag #amnestykäerzen.

NOTRE PRIX MÉDIA SE RENOUVELLE

Le moment est à nouveau venu : vous pouvez dès maintenant soumettre vos propositions pour l’Amnesty Mediepräis ! Si vous suivez régulièrement l’actualité des droits humains, vous êtes peut-être tombé·e sur un article, une émission de radio ou un reportage télévisé qui, selon vous, mérite une récompense. Vous pouvez maintenant soumettre ce travail journalistique en toute facilité via notre formulaire en ligne et nous contacterons l’auteur·e pour obtenir son consentement à participer au Mediepräis.

La sixième édition s’est dotée d’un nouveau look pour donner plus de visibilité au Mediepräis. En outre, il existe désormais trois catégories au lieu d’une : articles de presse (en ligne et imprimés), médias audiovisuels et projets multimédias. La date de la cérémonie de remise des prix a également changé : celle-ci se tiendra le 1er mars 2022 à 18 heures aux Rotondes, notre partenaire pour cet évènement.

ÉCRIVEZ UNE LETTRE, CHANGEZ UNE VIE

Il y a 20 ans, un petit groupe de militants et militantes en Pologne a décidé de mener pendant 24 heures un marathon d’écriture de lettres à l’occasion de la Journée des droits humains, le 10 décembre.

L’idée a fait son chemin et de plus en plus de sympathisant·e·s d’Amnesty International se sont joint·e·s à cette action pour soutenir chaque année dix personnes et groupes qui sont emprisonné·e·s à tort ou menacé·e·s. C’est ainsi que la campagne « Write for Rights » est devenue le plus grand événement en faveur des droits humains au monde.

De 2 326 lettres en 2001, la campagne Write for Rights est passée à 4,5 millions de lettres, tweets, signatures et autres en 2020. Ses participant·e·s utilisent le pouvoir des mots pour se rassembler derrière un objectif commun : soutenir des êtres humains, où qu’ils soient dans le monde. Ensemble, ils·elles ont contribué à transformer la vie de plus de 100 personnes au fil des ans en les libérant de la torture, du harcèlement ou d’un emprisonnement injustifié.

Se savoir faire partie d’une communauté aussi puissante a également changé leur propre vie. Rejoignez-les. Écrivez une lettre, changez une vie – y compris la vôtre.

Témoignage de nos sympathisant·e·s : Quelle a été la réaction des participant·e·s à votre soirée d’écriture ?

Les réactions étaient extrêmement positives et bienveillantes, avec un réel souci de soutenir cette campagne et de faire avancer la cause des personnes défendues.

Marianne, membre d'Amnesty International Luxembourg

BERNARDO CAAL XOL | GUATEMALA

Bernardo et son peuple maya q’eqchi ont protesté pacifiquement contre les centrales hydroélectriques qui ont été autorisées à opérer sur leur territoire sans leur accord et nuisent à leur fleuve sacré, le Cahabón. Alors que le seul objectif de Bernardo est de s’assurer que l’eau et les terres seront préservées pour les générations futures, il a fait l’objet d’une campagne de diffamation et a été condamné à plus de sept ans de prison sur la base d’accusations forgées de toutes pièces.

Témoignage de nos sympathisant·e·s : Comment avez-vous fait connaître Write for Rights sur votre lieu de travail ?

J’ai notamment partagé l’information via la newsletter de l’entreprise, lors des réunions d’équipes et fait l’affichage dans nos locaux. J’ai également organisé trois sessions sur site qui donnent aux personnes intéressées l’occasion de discuter entre elles, de poser des questions, de faire cause commune…

Chantal, organisatrice de Write for Rights dans son entreprise

JANNA JIHAD | TERRITOIRES PALESTINIENS OCCUPÉS

Quand Janna avait sept ans, l’armée israélienne a tué son oncle. Elle a utilisé le téléphone de sa mère pour filmer et exposer au monde la violence raciste à laquelle les forces israéliennes soumettent sa communauté. À 13 ans, Janna a été reconnue comme l’une des plus jeunes journalistes au monde. Elle révélait déjà le traitement oppresseur et souvent mortel que l’armée israélienne réserve aux à la population palestinienne. Aujourd’hui, le travail journalistique de Janna, qui s’appuie sur ses principes et valeurs, lui vaut d’être harcelée et de recevoir des menaces de mort.

PASSEZ À L’ACTION DÈS AUJOURD’HUI

  1. En savoir plus sur les personnes pour lesquelles nous nous engageons : www.write4rights.amnesty.lu.
  2. Signer les pétitions en ligne – d’un simple clic.
  3. Commander notre kit gratuit, qui contient tout ce dont vous avez besoin pour rédiger des lettres à l’intention des autorités et pour envoyer des messages de solidarité.
  4. Organiser votre propre marathon des lettres – chez vous, dans un café, au travail ou même par visioconférence.
  5. Inciter vos proches à participer en partageant les images et informations de notre site sur les réseaux sociaux. N’oubliez pas de nous taguer et d’ajouter le hashtag de la campagne Write for Rights : #W4R21.

Des questions ? N’hésitez pas à nous contacter, nous nous ferons un plaisir d’y répondre : activisme@amnesty.lu ou 48 16 87.

MILITANTISME ESPIONNÉ

La surveillance ciblée des défenseur·e·s des droits humains se développe vite à l’échelle mondiale. Cette progression rapide est facilitée par une absence d’engagement des états pour mettre en place une législation et la généralisation des nouvelles technologies. Dans ce cadre, le cas du logiciel Pegasus de l’entreprise israélienne NSO est emblématique. Un projet de recherche d’Amnesty International en collaboration avec l’ONG Forbidden Stories et de nombreux·euses journalistes a récemment montré que ce logiciel espion a été utilisé par des gouvernements pour attaquer des défenseur·e·s des droits humains, des journalistes et des militant·e·s. C’est pour cette raison que nous demandons dans une pétition sur notre site web la fin de la surveillance ciblée de la société civile.

Illustration mettant en évidence la surveillance digitale des activistes, dans le cadre de la campagne d’Amnesty Tech visant à mettre fin à la surveillance illégale des activistes.

ÉVÉNEMENT EN LIGNE : 26 OCTOBRE

Pour mieux saisir les enjeux de la surveillance digitale et ses conséquences, nous vous invitons à une rencontre en ligne le mardi 26 octobre à 18h30 avec le défenseur des droits humains et ancien prisonnier d’opinion marocain, Maati Monjib qui a été lui-même victime d’une surveillance numérique illégale. Nous allons également parler avec Etienne Maynier du programme international d’Amnesty sur la Technologie, qui s’occupe entre autres de l’analyse d’attaques informatiques comme pour le Pegasus Project. Antoniya Argirova de l’Initiative pour un devoir de vigilance au Luxembourg sera également présente. Veuillez vous inscrire avant le 22 octobre via e-mail à activisme@amnesty.lu.

LE QUIZ DES DROITS HUMAINS

À l’occasion du 60e anniversaire d’Amnesty International, nous souhaitons montrer de manière ludique la variété des sujets qui se cachent derrière le concept de droits humains. À cette fin, nous avons créé plusieurs quiz sur la plateforme Kahoot, qui peuvent être joués seul ou en groupe. Ils sont disponibles en trois niveaux de difficulté et en allemand, français et anglais. Jusqu’à présent, plus de 550 personnes ont déjà participé ! Nous applaudissons les sept joueurs qui ont répondu correctement à toutes les questions. À vous de jouer : https://www.amnesty.lu/quiz/. Bonne chance !

LES VICTOIRES POUR LES DROITS HUMAINS

VENEZUELA : MILITANTE VANNESA ROSALES LIBÉRÉE

L’enseignante et militante a été emprisonnée pendant trois mois, puis assignée à résidence pendant six mois. Elle a été poursuivie pour avoir défendu les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles, et plus particulièrement pour avoir fourni des informations sur l’avortement à une jeune fille de 13 ans qui avait été violée.

BURUNDI : GERMAIN RUKUKI LIBRE APRÈS 4 ANS DE PRISON

© Amnesty International

En juin, une cour d’appel a réduit la peine infligée au défenseur des droits humains de 32 ans à un an. Il a été mis en cause pour avoir travaillé avec l’ONG ACAT qui documentait les atteintes aux droits humains avant d’être interdite en 2016. Amnesty avait fait campagne pour lui en 2020 lors du marathon des lettres Write for Rights. Plus de 400 000 personnes dans le monde ont écrit des lettres et des courriels au président burundais pour demander la libération du prisonnier politique violent.

SIERRA LEONE : ABOLITION DE LA PEINE DE MORT

Alors que 94 personnes étaient encore condamnées à mort en Sierra Leone à la fin de l’année précédente, le 23 juillet 2021, le Parlement du pays a voté l’abolition de la peine de mort. Il s’agit d’un grand pas en avant pour les droits humains et nous rapproche de l’abolition de ce châtiment des plus cruel et inhumains.