Amnesty International a annoncé lundi 29 mars 2021 qu’Agnès Callamard, éminente spécialiste des droits humains, devenait à compter de ce jour sa nouvelle secrétaire générale.
Agnès Callamard rejoint donc la plus grande organisation non gouvernementale de défense des droits humains au monde, après avoir été rapporteuse spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires. À ce dernier poste, elle a dirigé des enquêtes sans précédent, notamment sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
En tant que secrétaire générale, Agnès Callamard sera la directrice générale du Secrétariat international d’Amnesty International et la principale porte-parole de ce mouvement mondial, qui compte quelque 10 millions de sympathisant·e·s et des bureaux dans plus de 70 pays.
« À l’heure où les droits humains sont soumis à des pressions sans précédent dans le monde entier, Agnès Callamard va diriger, motiver et fédérer l’ensemble du mouvement d’Amnesty International pour lui permettre de prendre ces défis à bras-le-corps, a déclaré Sarah Beamish, présidente du Bureau exécutif international, en annonçant cette nomination. Son acuité intellectuelle, combinée à sa profonde expérience en matière de droits humains et à son courage quand il s’agit de faire entendre sa voix, font d’elle une personne hautement qualifiée pour diriger notre mouvement. Nous nous réjouissons qu’elle ait accepté ce défi de nous conduire avec audace vers la période qui nous attend. »
La secrétaire générale est nommée par le Bureau exécutif international d’Amnesty International pour un mandat initial de quatre ans. Sa désignation fait suite à un vaste processus de recrutement mondial. Agnès Callamard succèdera à la secrétaire générale par intérim Julie Verhaar.
« Là où les gouvernements et les entreprises cherchent à réduire au silence celles et ceux qui s’expriment contre leurs abus, à masquer la vérité et à saper ou rejeter les normes relatives aux droits humains, les enquêtes rigoureuses et les campagnes sans compromis d’Amnesty International sont plus vitales que jamais, a déclaré Agnès Callamard. Je suis très honorée de prendre ce poste de secrétaire générale et de travailler aux côtés des sympathisant·e·s d’Amnesty International dans le monde entier afin que, tous ensemble, nous défendions et exigions le respect de tous les droits humains pour tous et toutes. »
Agnès Callamard, de nationalité française, a effectué une carrière prestigieuse dans les secteurs des droits humains et de l’humanitaire, en travaillant pour des ONG, dans le milieu universitaire et au sein des Nations unies. Parallèlement à son mandat d’experte indépendante des Nations unies pour les droits humains, elle a été directrice du Projet mondial sur la liberté d’expression de l’université de Columbia. Auparavant, elle avait été directrice générale de l’organisation de défense de la liberté d’expression ARTICLE 19, et fondatrice et directrice générale de HAP International (Partenariat en faveur de l’obligation de rendre des comptes dans le secteur humanitaire).
Agnès Callamard a déjà travaillé pour Amnesty International de 1995 à 2001, notamment comme cheffe de cabinet du secrétaire général de l’époque, Pierre Sané. Elle a aussi dirigé des enquêtes sur les droits de la personne dans plus de 30 pays et a publié de nombreux articles sur les droits humains, les droits des femmes, la liberté d’expression, les mouvements de réfugiés et la méthodologie des enquêtes sur les droits de la personne.
Tandis qu’Agnès Callamard prend ses fonctions de secrétaire générale, le Bureau exécutif international tient à remercier Julie Verhaar d’avoir assuré l’intérim à ce poste, et lui souhaite le meilleur à l’heure où elle s’apprête à se consacrer à de nouveaux défis.