
CENSURE
Définition
La censure désigne toute mesure ou action visant à restreindre, empêcher, modifier ou supprimer l’expression d’idées, d’opinions, d’informations ou d’œuvres, que ce soit dans les médias, sur internet, dans l’art, la littérature, l’enseignement ou toute autre forme d’expression publique ou privée.
La censure peut être exercée par :
- des gouvernements (de manière légale ou arbitraire),
- des entreprises privées (plateformes, éditeurs, diffuseurs),
- ou des acteurs sociaux ou économiques (pression politique, autocensure par peur de représailles).
Ce qu’il faut retenir sur la censure
La censure viole la liberté d’expression, un droit fondamental protégé par :
- L’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ;
- L‘article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme ;
- Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).
Formes de censure :
- Censure préalable : interdiction de publier ou de diffuser avant même l’expression ;
- Suppression ou retrait forcé de contenus ;
- Poursuites pénales ou harcèlement judiciaire contre des journalistes, artistes ou militant·e·s ;
- Blocage d’internet ou de plateformes ;
- Autocensure, induite par la peur de représailles, de répression ou de marginalisation.
La censure est souvent utilisée pour :
- Réprimer la dissidence politique ;
- Empêcher les critiques contre les autorités ou les grandes entreprises ;
- Contrôler les narratifs officiels ;
- Masquer des violations des droits humains ou des abus de pouvoir.
La situation au Luxembourg
Le Luxembourg, État de droit membre de l’Union européenne, garantit la liberté d’expression dans sa Constitution et dans sa législation. Il dispose :
- D’une presse libre, encadrée par le droit ;
- D’un accès à l’information via des institutions transparentes ;
- De mécanismes de recours en cas d’atteinte aux libertés fondamentales.
Cependant, Amnesty International Luxembourg reste vigilante face à :
- La montée de la pression sur les journalistes, y compris dans les pays européens ;
- Les tentations de restreindre l’espace d’expression sous couvert de sécurité, de lutte contre la désinformation ou de moralisation du discours public ;
- Les impacts indirects de la censure économique ou des intérêts privés sur la liberté éditoriale.
La position d’Amnesty International sur la censure
Amnesty International défend le droit de s’exprimer librement, de recevoir et de diffuser des informations, même si elles dérangent les autorités.
Nous dénonçons :
- Les lois répressives (lois « anti-fake news », lois sur la sécurité nationale ou le blasphème, etc.) utilisées pour museler les voix critiques ;
- L’emprisonnement des journalistes, artistes, lanceurs d’alerte, militant·e·s ;
- La censure numérique croissante (surveillance de masse, blocages de réseaux sociaux, cyberharcèlement sponsorisé par des États) ;
- Les campagnes de désinformation utilisées pour justifier la répression de l’information indépendante.
Amnesty milite pour :
- Une liberté d’expression pleine et entière, dans le respect des principes de droits humains ;
- La libération immédiate des personnes détenues pour leurs opinions ;
- La protection des journalistes, blogueurs, artistes, intellectuel·le·s et militant·e·s ;
- Un internet libre, accessible et non censuré.