En réaction à la décision de l’Union européenne (UE) d’entamer un examen du respect par Israël des obligations lui incombant en vertu du droit international dans le cadre de l’accord d’association UE-Israël, Eve Geddie, directrice du Bureau des institutions européennes d’Amnesty International, a déclaré :
« Il s’agit d’un premier pas bienvenu, mais qui s’avère terriblement tardif. L’ampleur des souffrances humaines à Gaza au cours des 19 derniers mois est inimaginable. Israël commet un génocide à Gaza dans une impunité terrible.
« Enhardis par l’inaction de l’UE – voire soutenus par certains de ses États – les dirigeants israéliens ne cachent pas leurs objectifs génocidaires. La politique officieuse d’apaisement de l’UE à l’égard d’Israël est contraire aux obligations de ses États membres et sera jugée dans les annales de l’histoire.
« Il n’y a pas de temps à perdre, chaque délai alourdit le bilan à Gaza. L’UE et ses États membres doivent interdire les échanges commerciaux et les investissements susceptibles de contribuer à la commission d’actes de génocide et de violations graves du droit international.
« L’UE doit suspendre tout commerce avec les colonies israéliennes, tandis que les États membres qui transfèrent des armes à Israël doivent y mettre un terme. Il s’agit là d’un point essentiel si les États membres de l’UE veulent assumer leur responsabilité en matière de prévention des génocides et éviter de s’en rendre complices.
« Les enjeux sont trop importants. Si l’UE ne respecte pas ces obligations en tant que bloc et cherche à esquiver ses obligations juridiques claires, ses États membres doivent suspendre unilatéralement toute forme de coopération susceptible de contribuer à des violations du droit international. Amnesty International va faire pression en faveur d’un réexamen digne de ce nom, qui tienne compte des éléments de preuve et des normes internationales. »
Complément d’information
Le 20 mai 2025, la Commission européenne a accepté, à la demande de 17 États membres, de procéder à un réexamen attendu de longue date afin de déterminer si Israël a violé les obligations qui lui incombent au titre de l’article 2 de l’accord d’association entre l’UE et Israël, à savoir le respect des droits humains et des principes démocratiques. Amnesty International demande depuis longtemps aux dirigeants de l’UE de réexaminer cet accord d’association conformément à l’obligation des États membres de l’UE d’empêcher les échanges commerciaux et les investissements qui contribuent au maintien de l’occupation illégale du territoire palestinien occupé par Israël, conformément à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice du 19 juillet 2024, ainsi qu’à l’obligation de ne pas prêter aide ou assistance à la commission de crimes de droit international.