Rosalía Núñez Méndez- Responsable mobilisation

En quelques mots, peux-tu te présenter ainsi que ton rôle chez Amnesty International Luxembourg ?
Je suis Rosalía Núñez Méndez et je travaille au sein de la section luxembourgeoise d’Amnesty International depuis un peu plus de huit ans. J’ai eu la chance de commencer en tant que volontaire dans le cadre du programme promu par le Service National de la Jeunesse (SNJ) et de rester dans la section jusqu’à aujourd’hui.
Je contribue au bon déroulement des campagnes, de l’organisation et de la mobilisation des personnes qui souhaitent s’engager pour les droits humains aux côtés d’Amnesty. Cela peut se traduire concrètement par plusieurs actions : organisation de manifestations, promotion des pétitions, proposition des actions à notre base militante, formation de nos activistes, rédaction de lettres adressées aux autorités…Je cherche à utiliser la meilleure tactique pour que le travail de la section puisse avoir un impact positif dans la protection des droits humains et améliorer la vie des personnes pour lesquelles nous nous mobilisons.
Qu’est ce qui t’a poussé à te lancer dans l’aventure Amnesty International Luxembourg ?
J’ai toujours été très intéressée par les organisations de la société civile. J’ai été volontaire dans quelques projets dont l’un avec des personnes demandeuses de protection internationale, qui a été particulièrement révélateur. Après cette expérience, j’ai décidé de changer le cours de ma carrière professionnelle en complétant ma formation de journaliste avec un master en sociologie des migrations.
Je connaissais le travail d’Amnesty grâce à tous les articles parus dans la presse et les campagnes de sensibilisation coup de poing. Quand j’ai vu l’offre, j’ai saisi l’opportunité pour mettre mon travail au service du mouvement.
Selon toi, qu’est-ce qui résume le mieux l’ambiance au bureau de la section luxembourgeoise ?
Les personnes qui composent la section viennent de plusieurs pays et de différents parcours professionnels. Ceci est une source de richesse dans nos échanges, qui se traduit souvent dans notre travail. La motivation et l’engagement pour les droits humains nous mènent parfois à dessiner des actions et des campagnes très créatives qui sont souvent adaptées à notre taille et nos capacités.
Comment décrierais-tu Amnesty International à une personne qui ne connait pas du tout l’organisation ?
J’aime penser qu’Amnesty est le caillou dans la chaussure des tyrans, des dictateurs, des dirigeants qui violent les droits humains. Nous arrivons aux quatre coins du monde pour dénoncer les injustices et ensuite nous mettons en place des actions pour faire changer la situation. Nous luttons sans répit et avec beaucoup d’enthousiasme pour améliorer la vie des personnes qui font l’objet de notre travail. Et la meilleure partie, c’est que tout le monde peut y contribuer en devenant actif dans l’association.
Est-ce qu’il y a un sujet qui te tient particulièrement à cœur ?
Il n’y a pas des sujets plus importants que d’autres. Toutes les batailles sont extrêmement importantes et sont très souvent connectées entre elles. Ainsi, nous ne pouvons pas comprendre la lutte contre l’homophobie sans la lutte pour la liberté d’association, par exemple.
Dernièrement je me suis plus intéressée au sujet des droits digitaux, car cela prend de l’ampleur et les menaces avancent beaucoup plus rapidement que le cadre normatif. Dans ce sens, le travail de sensibilisation et de recherche de nos collègues d’Amnesty Tech est excellent.
Quel moment chez Amnesty t’a marqué ?
Il y en a tellement je ne saurais par où commencer. Peut-être que l’un des moments les plus touchants était la visite de Claudia Medina à la section luxembourgeoise, qui était aussi ma première rencontre avec une des personnes pour lesquelles nous nous sommes mobilisées. Elle avait été arrêtée, torturée pendant plusieurs jours et finalement forcée à formuler de faux aveux. Grâce à toute la mobilisation internationale pendant des années, Claudia a obtenu justice et a été acquittée. Elle a raconté de vive voix son histoire à des élèves qui s’étaient mobilisés pour elle dans un lycée de la Ville. C’était un moment intense et émouvant, qui montrait que nos actions ont un impact positif et concret dans la vie des personnes.
La visite des défenseurs des droits humains comme Martín y Margarita de MILPAH a aussi laissé une empreinte sur moi. Le fait de connaître des personnes tellement engagées pour la défense des ressources naturelles de son environnement face à de puissants acteurs qui cherchaient à les exploiter m’avait beaucoup inspirée.