Martin Lagneau – Responsable plaidoyer

En quelques mots, peux-tu te présenter ainsi que ton rôle chez Amnesty International Luxembourg ?
Je suis Martin. J’ai un peu plus de 50 ans. Je suis responsable du plaidoyer au sein de la section d’Amnesty International Luxembourg. Je porte donc les demandes et les recommandations d’Amnesty International et de la société civile luxembourgeoise auprès des institutions du Grand-Duché. Je dialogue en particulier avec le gouvernement luxembourgeois et les députés, afin que les aspirations d’Amnesty International se traduisent par des changements concrets dans les cadres légaux et règlementaires, nationaux et internationaux, mais aussi afin que le Luxembourg, ses institutions et sa diplomatie, contribuent activement à l’amélioration des droits humains à travers le monde.
Qu’est ce qui t’a poussé à te lancer dans l’aventure Amnesty International Luxembourg ?
Pendant près de 25 ans, je me suis engagé, à l’étranger et ici au Luxembourg, pour une association humanitaire qui œuvre pour des publics particulièrement vulnérables et marginalisés, notamment les personnes handicapées ou les victimes directes et indirectes de la guerre. Être confronté aux violations du droit humanitaire a renforcé une aspiration pour un monde plus juste et solidaire qui est née très tôt chez moi. Ma mère, professeure de sociologie spécialisée dans le droit, était très engagée pour les droits humains, auprès d’Amnesty International et d’autres organisations. J’ai donc été nourrit très tôt par ces préoccupations. Quand j’ai eu l’opportunité d’apporter ma contribution au travail d’Amnesty International Luxembourg, pour moi, une boucle se bouclait.
Selon toi, qu’est-ce qui résume le mieux l’ambiance au bureau de la section luxembourgeoise ?
Engagement et motivation sont les mots qui me viennent à l’esprit. Nous sommes une équipe relativement nouvelle, bien qu’expérimentée, et donc très motivée à améliorer l’impact que notre petite organisation et la société luxembourgeoise peut avoir sur les droits humains à travers le monde.
Comment décrierais-tu Amnesty International à une personne qui ne connait pas du tout l’organisation ?
Amnesty International est pour moi une pierre importante de ce rempart contre les atteintes aux droits humains commises partout dans le monde. Cette résistance, malgré les attaques de plus en plus nombreuses, est essentielle au maintien d’une démocratie seine, respectueuse de chacun. Elle passe notamment par la dénonciation des violations des droits humains de manière que ceux qui les commettent soient traduit en justice, par la défense de ces droits contre des lois oppressives, par la lutte contre les discriminations, ou encore par la mobilisation pour libérer ceux qui sont emprisonnés uniquement pour avoir exprimé leur opinion. Amnesty International est à la fois une institution ancienne, avec des racines profondes qui lui donne sa stabilité et sa crédibilité, et un mouvement de citoyens qui essayent de relever le défi d’être à la fois professionnels, innovants, participatifs et connectés aux enjeux du monde d’aujourd’hui et de demain.
Est-ce qu’il y a un sujet qui te tient particulièrement à cœur ?
Il n’y a pas un sujet qui est plus important qu’un autre. Les droits humains sont universels, mais aussi indivisibles. Il faut donc les défendre dans leur ensemble, même si nous devons parfois faire preuve de pragmatisme en évitant de mener tous nos combats de front, au même moment.
Quel moment chez Amnesty t’a marqué ?
Mes premières actions comme membre de l’équipe d’Amnesty International Luxembourg, à la fin 2021, pour mobiliser le soutien du gouvernement luxembourgeois contre les attaques brutales des autorités russes contre « Memorial », une organisation de défenses des droits humains et de préservation de la mémoire des victimes du pouvoir soviétique emblématique en Russie, fondée avec l’aide du prix Nobel de la Paix Andreï Sakharov. On cerne tout de suite l’importance, mais aussi la difficulté de la tâche qui nous attend.
Pour finir, souhaites-tu nous partager une petite anecdote ?
Mon premier exposé en classe, quand j’avais 14 ou 15 ans, portait sur le système d’Apartheid en Afrique du Sud. C’était en 1985, au cœur de la campagne contre l’Apartheid. Même si les contextes et les époques sont différents, ce souvenir m’est revenu de manière très claire et très symbolique quand le rapport d’Amnesty International sur le système d’apartheid en Israël a été publié en février 2022.