© Marta Abola /Amnesty International

Mauritanie. Le blogueur mauritanien Mohamed Mkhaïtir est libre !

Pour avoir publié un billet de blog sur la discrimination liée aux castes en Mauritanie, Mohamed Mkhaïtir a été condamné à mort et maintenu en détention pendant plus de cinq ans. Il vient d’être libéré.

Mohamed Mkhaïtir a été libéré lundi 29 juillet, peu après avoir exprimé à la demande des autorités mauritaniennes son repentir à la télévision nationale le 12 juillet. Il a immédiatement été conduit au Sénégal pour des raisons de sécurité. Il est arrivé en Europe au cours du week-end.

Il a été arrêté en Mauritanie le 5 janvier 2014 parce qu’il avait publié un billet de blog qui traitait de l’esclavage et de la discrimination, notamment à l’égard de la caste des forgerons, dont il fait partie.

Malgré la décision de la cour d’appel ordonnant sa libération le 9 novembre 2017, les autorités l’ont maintenu en détention dans un lieu tenu secret, où il n’avait que des contacts limités avec sa famille et aucun contact avec ses avocats. Il a passé plus de cinq ans derrière les barreaux, la plupart du temps à l’isolement, alors qu’il n’aurait jamais dû être arrêté. Il pourra désormais reprendre ses études et jouir de ses droits humains.

Au cours d’une rencontre avec les membres de notre organisation, peu après sa libération, Mohamed Mkhaïtir a remercié l’organisation et ses sympathisants pour avoir fait campagne sans relâche en sa faveur.

« Sans vos efforts, je n’aurais pas été libéré. Au cours de cinq années de détention, je n’ai vu le soleil que six fois. Il y a eu tellement de changements en cinq ans, je me réhabitue peu à peu à la vie en dehors de la prison. Maintenant je suis libre, et j’espère pouvoir retourner à l’école et reprendre mes études », a déclaré Mohamed Mkhaïtir.

Entré en fonction trois jours après la libération du blogueur, le nouveau président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, doit faire en sorte que personne ne soit plus jamais traité ainsi dans le pays. Nul ne devrait être arrêté ni inculpé de manière arbitraire, et encore moins condamné à mort, uniquement pour avoir exercé sans violence son droit à la liberté d’expression.