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Maroc. La condamnation de Nawal Benaissa, figure de proue du mouvement de contestation Hirak, est confirmée

En réaction aux informations selon lesquelles la cour d’appel d’Al Hoceïma a confirmé la condamnation de Nawal Benaissa à une peine de 10 mois d’emprisonnement avec sursis assortie d’une amende, Heba Morayef, directrice pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient Amnesty international, a déclaré :

« Ce verdict est une terrible erreur judiciaire. Le seul " crime " de Nawal Benaissa est d’avoir participé à des manifestations pacifiques pour faire valoir les droits de la population de la région du Rif. Les autorités marocaines la ciblent de manière délibérée en raison de son rôle au sein du mouvement Hirak de la région du Rif et font d’elle un exemple dans le but de dissuader d’autres citoyens qui seraient désireux de s’exprimer. Au lieu de poursuivre leur répression contre les manifestants pacifiques et les défenseurs des droits humains, les autorités marocaines devraient immédiatement annuler sa condamnation et abandonner toutes les charges retenues contre elle. »

Complément d’information

Nawal Benaissa subit des manœuvres d’intimidation et de harcèlement constantes de la part des autorités marocaines : elle a été arrêtée quatre fois entre juin et septembre 2017. En février 2018, elle a été condamnée à une peine de 10 mois de prison avec sursis et à une amende d’un montant de 500 dirhams (environ 50 dollars américains) pour « participation à une manifestation non autorisée », « insulte à agents de la force publique », et « incitation à commettre des infractions pénales ». La cour pénale d’al Hoceïma a confirmé le verdict le 17 janvier 2019.

Le mouvement Hirak de la région du Rif a démarré dans la ville d’Al Hoceïma, dans le Rif (nord du Maroc), en octobre 2016. Les manifestants réclament plus de justice sociale et la fin de la marginalisation de leurs communautés.

Le cas de Nawal Benaissa a été présenté dans le cadre de la campagne d’Amnesty International Écrire pour les droits.