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Singapour. Plus de 20 000 travailleurs migrants en quarantaine doivent être protégés contre une contamination généralisée

En réaction aux informations selon lesquelles deux dortoirs pour travailleurs migrants à Singapour ont été désignés comme « zone d’isolement » et que plus de 20 000 de ces travailleurs y ont été mis en quarantaine, Rachel Chhoa-Howard, chercheuse sur Singapour à Amnesty International, a déclaré :

« La propagation rapide du COVID-19 parmi les travailleurs et travailleuses migrants à Singapour était déjà inquiétante. Le fait que des milliers d’entre eux se retrouvent désormais en quarantaine dans une proximité aussi extrême risque de mener droit au désastre, à moins que leurs droits fondamentaux ne soient respectés.

« Les travailleurs migrants qui vivent dans des logements surpeuplés, sans possibilité de s’auto-isoler et de se protéger, sont particulièrement vulnérables au virus. Amnesty International a déjà fait part de ses préoccupations concernant le manque d’installations sanitaires adéquates dans les logements pour travailleurs migrants, qui risque de les mettre davantage en danger.

« Les quarantaines doivent toujours être imposées dans le respect des droits humains. Le gouvernement singapourien doit veiller à ce que les droits humains demeurent au centre de toutes les mesures visant à prévenir et contenir le virus du COVID-19 et à ce que toutes et tous aient accès à des lieux adaptés pour la distanciation sociale, à des installations d’eau et d’assainissement adaptées, et à des soins médicaux et des installations hygiéniques convenables pour les personnes affectées, sans discrimination. »

Complément d’information

Le 6 avril 2020, le gouvernement singapourien a annoncé qu’il convertissait deux dortoirs pour travailleurs migrants en « zones d’isolation » en raison d’une augmentation de cas de COVID-19. À ce jour, le dortoir SS11 à Punggol et le dortoir Westlite Toh Guan ont fait état de 90 cas de COVID-19 au total.

Plus de 20 000 travailleurs migrants seront maintenus en quarantaine stricte durant les 14 prochains jours. Les travailleurs n’auront pas le droit de se déplacer entre les chambres, étages ou bâtiments des dortoirs, mais les autorités ont déclaré qu’ils bénéficieraient d’un temps de loisir. Les travailleurs seront également soumis à des examens médicaux, et ceux qui s’avéreront malades seront placés en isolation. Amnesty International déjà fait part de ses préoccupations concernant les droits relatifs au travail et au logement des travailleurs migrants à Singapour, en particulier ceux qui vivent dans des conditions insalubres.