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Égypte. La peine de prison prononcée contre une défenseure des droits humains ayant dénoncé le harcèlement sexuel est une injustice révoltante

Réagissant aux informations selon lesquelles un tribunal égyptien a confirmé la peine de deux ans de prison prononcée contre Amal Fathy, une défenseure des droits humains condamnée pour avoir publié sur Internet une vidéo dans laquelle elle reprochait aux autorités de ne pas lutter contre le harcèlement sexuel, Najia Bounaim, directrice des campagnes pour l’Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :

« La décision du tribunal de confirmer la déclaration de culpabilité d’Amal Fathy est une injustice révoltante. Le fait qu’une victime de harcèlement sexuel soit punie de deux ans de prison pour avoir simplement dénoncé ce harcèlement est une honte. Cette décision est une parodie de justice et devrait peser lourdement sur la conscience des autorités égyptiennes.

« Le moment choisi pour rendre cette décision est particulièrement cruel, puisqu’elle intervient quelques jours seulement après qu’Amal Fathy a retrouvé ses proches.

« Au lieu de s’en prendre aux détracteurs et aux personnes qui expriment librement leurs opinions, les autorités égyptiennes doivent immédiatement annuler la déclaration de culpabilité d’Amal Fathy et abandonner toutes les charges retenues contre elle. »

Amal Fathy avait été maintenue en détention provisoire dans le cadre d’une autre affaire pour des accusations d’« appartenance à un groupe terroriste », entre autres. Le 27 décembre, elle avait été libérée et soumise à un régime de mise à l’épreuve la contraignant à passer une heure par semaine dans un commissariat et à ne pas quitter son domicile, sauf pour se rendre à des rendez-vous médicaux.

Amal Fathy est une défenseure des droits humains qui est mariée à Mohamed Lotfy, ancien chercheur d’Amnesty International et actuel directeur de la Commission égyptienne pour les droits et les libertés, une ONG égyptienne de défense des droits humains.