Chine. Vague de répression contre des dizaines d’avocats spécialistes des droits humains

Les autorités chinoises doivent cesser leur répression à l’encontre des avocats spécialistes des droits humains, a déclaré Amnesty International samedi 11 juillet, après que la police a arrêté plus de 50 avocats et militants à travers le pays. 

Au moins 20 d’entre eux seraient en détention, dont Li Heping et Sui Muqing, avocats de renom spécialistes des droits humains. Toutes les personnes qui ont disparu depuis le début de la répression, le jeudi 9 juillet, sont bien connues pour leur travail dans des affaires relatives aux libertés fondamentales.

Les autorités ont pris pour cible des avocats à travers toute la Chine, notamment à Beijing (Pékin), Guangzhou et Shanghai. En raison des informations qui continuent d’affluer à ce sujet, il est difficile de déterminer si les personnes concernées sont en détention, ont été emmenées par la police pour être interrogées ou sont entrées dans la clandestinité pour éviter d’être arrêtées.

« Les autorités doivent cesser leur répression des avocats spécialistes des droits humains. Une telle opération sans précédent ne peut avoir été ordonnée que par le gouvernement central, a déclaré William Nee, chercheur sur la Chine à Amnesty International.

« Cette attaque coordonnée va totalement à l’encontre de l’engagement du président chinois Xi Jinping en faveur de l’état de droit. Les autorités doivent immédiatement et sans condition libérer toutes les personnes détenues uniquement en raison de leur travail de défense des droits humains. »

L’épouse de Sui Muqing a expliqué que, dans la soirée du 10 juillet, des policiers s’étaient rendus à leur domicile, dans la province du Guangdong (sud de la Chine), et avaient arrêté son mari, l’accusant d’avoir « cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public », sans donner plus d’informations.

Tôt dans la matinée du 11 juillet, Zhang Kai, lui aussi avocat à Pékin, a envoyé un message disant « la police est là ». On est sans nouvelles de lui depuis.

Wang Yu, avocate à Pékin, a disparu dans la nuit du 8 au 9 juillet, après avoir informé des amis par SMS qu’elle n’avait plus de courant chez elle. Elle a envoyé un autre message un peu plus tard pour les avertir que quelqu’un essayait de s’introduire à son domicile.

Amnesty International appelle les autorités chinoises à révéler où se trouvent toutes les personnes détenues, ainsi que leur situation au regard de la loi, à leur permettre de s’entretenir librement avec leurs proches et leurs avocats, et à les protéger de la torture et d’autres mauvais traitements.