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Italie. Arrêter l’opération de surveillance et de sauvetage Mare Nostrum mettrait des vies en danger

Le projet de l’Italie d’arrêter l’opération Mare Nostrum de surveillance et de sauvetage en mer Méditerranée mettrait en danger la vie de milliers de migrants et de réfugiés cherchant à se rendre en Europe, a déclaré Amnesty International vendredi 17 octobre.

Le ministre de l’Intérieur de l’Italie, Angelino Alfano, a proposé que l’opération Mare Nostrum – qui a été lancée il y a un an et a sauvé des dizaines de milliers de personnes en mer – prenne fin lorsque la nouvelle opération Triton de l’agence de surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne, Frontex, débutera le 1er novembre.

« L’opération Triton n’a pas pour vocation de répondre aux besoins de milliers de migrants et de réfugiés, et en particulier de ceux qui fuient la guerre et les persécutions au Moyen-Orient et en Afrique », a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
« Penser que cette opération de Frontex pourrait remplacer Mare Nostrum risque d’avoir des conséquences catastrophiques en Méditerranée. »

Triton est une opération de surveillance des frontières et n’a pas de mandat de sauvetage. Elle opèrera près des eaux territoriales italiennes et pas au-delà, où c’est le plus nécessaire. L’agence Frontex elle-même a déclaré que l’opération Triton n’avait pas les ressources permettant d’assurer le mandat de Mare Nostrum.

« L’Italie doit poursuivre l’opération de surveillance et de sauvetage Mare Nostrum jusqu’à qu’il y ait un autre dispositif européen soutenu par d’autres pays européens et mieux équipé que Triton. »

« Si l’Italie va jusqu’au bout de son projet, la perspective préoccupante d’un « Frontex + [plus] » devenant un « Mare Nostrum – [moins] » risque de devenir une réalité.  »

La décision de mettre fin à l’opération Mare Nostrum sera à l’ordre du jour du prochain conseil des ministres du gouvernement italien.